Lundi 4 avril
Après notre arrivée dimanche soir à Rome, la délégation de la commission des Affaires européennes passe la matinée à l’ambassade de France. Nous échangeons avec l’ambassadeur, que je retrouve avec plaisir, car j’avais eu l’occasion de l’interroger dans le cadre de mon rapport sur le socle européenn des droits sociaux. Christian Masset nous explique que si les relations franco-italiennes ont pu connaître certaines tensions sous le gouvernement mené par la Lega de Matteo Salvini et le Mouvement Cinq Etoiles, le président Macron et Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne qui dirige le gouvernement italien, ont contribué depuis février 2021 à une amélioration considérable des relations entre nos deux pays. En témoigne le traité du Quirinal, signé en novembre dernier, qui renforce la coopération franco-italienne dans un grand nombre de domaines, mais aussi les échanges réguliers entre parlementaires dans le cadre du triangle de Montecitorio qui réunit des députés français, italiens et allemands.
Face à la guerre en Ukraine, l’Europe doit rester unie pour relever de nouveaux défis sécuritaires, économiques, énergétiques, alimentaires et migratoires – renforcer cette unité entre la France et l’Italie est l’objectif de notre déplacement. Notre programme prévoit donc des rencontres avec différents acteurs engagés dans la coopération franco-italienne dans l’après-midi : la communauté d’affaires français de Rome, des journalistes italiens spécialisés dans les affaires européennes et le président du think tank Istituto nazionale Affari internazionali. Les échanges avec les acteurs de la société civile sont très importants ; la jeunesse doit y trouver toute sa place aussi. C’est la raison pour laquelle notre secrétaire d’État chargée de la Jeunesse, Sarah El Haïry, a signé, en février, avec son homologue italienne une déclaration visant à mettre en place un Service civique franco-italien. Ce programme doit permettre, dès cette année, à 150 jeunes chanceux Français et Italiens d’effectuer une mobilité dans le pays partenaire dans le cadre d’un engagement civique.
Nous en profitons pour visiter entre deux le magnifique Palais Farnèse, loué par la France depuis bientôt un siècle en échange de l’hôtel de la Rochefoucauld qui abrite l’ambassade italienne à Paris.
Les salons sont absolument magnifiques avec des volumes impressionnants. Je connaissais déjà la terrasse qui mène au Tibre mais pas les mosaïques noires et blanches retrouvées au sous-sol et qui rappelle Herculanum près de Naples.
Mardi 5 avril
La matinée étant libre, nous décidons de (re)voir la basilique Saint Pierre ; nous ne sommes pas les seuls !Rome attire les touristes et on sent une très nette envie d’évasion post covid. Saint Pierre est juste impressionnante de par ses dimensions et les richesses qu’elle abrite.
Notre après-midi est consacrée aux échanges avec des représentants politiques italiens. D’abord nos interlocuteurs de la commission des Affaires européennes de la Chambre des députés italienne. Les principaux points évoqués sont la guerre en Ukraine, la Conférence sur l’avenir de l’Europe et l’État de droit dans l’Union européenne ; l’occasion d’exprimer notre volonté réciproque d’œuvrer davantage en faveur de l’autonomie stratégique de l’Union, en matière de défense, d’industrie et d’énergie, et de défendre les valeurs fondatrices des démocraties européennes que sont le respect des droits fondamentaux et l’indépendance de la justice et de la presse. Certains États membres, comme la Hongrie, ne respectent pas ces valeurs. C’est la raison pour laquelle la Commission européenne annonce le même jour de déclencher le mécanisme de protection de l’État de droit à l’encontre de Budapest. Dans le cadre de cette procédure inédite, l’UE peut suspendre le versement de fonds européens à la Hongrie ; à terme, la somme dont serait privé le pays pourrait atteindre 40 milliards d’euros ! La Commission a d’ores et déjà bloqué depuis plusieurs mois le versement de 7 milliards d’euros à la Hongrie dans le cadre du plan de relance européen en raison de ses inquiétudes sur la corruption.
Puis Vincenzo Amendola, ministre italien des Affaires européennes, nous reçoit à la Chambre des députés. Nous faisons le point sur l’actualité internationale et la coopération franco-italienne. Dans le cadre la présidence française du Conseil de l’Union, ces échanges sont d’une importance particulière car ils nous permettent de mieux connaître les positions de nos partenaires. Les échanges avec Monsieur Amendola sont très fructueux et soulignent l’attachement de nos pays au à la construction européenne.
Le bilan de notre déplacement est très positif : l’Italie est, comme la France, attachée au renforcement de l’Europe pour mieux défendre nos intérêts et nos valeurs. Cela est aussi le fruit d’un travail diplomatique intense mené par Emmanuel Macron. Dépendante au gaz russe, l’Italie cherche désormais, comme l’Allemagne, à diversifier ses importations pour devenir plus autonome.
Retour à Paris en avion mardi soir, après avoir fait honneur aux gelati (les délicieuses glaces italiennes !)
Mercredi 6 avril
Ce matin, dès 9 heures, les membres des commissions des Affaires européennes et des Affaires étrangères se retrouvent à l’Assemblée nationale pour échanger, via visioconférence, avec leurs homologues de la Verkhovna Rada, le parlement ukrainien. Les images des massacres contre les civils à Boutcha ou les bombardements à Marioupol nous ont tous profondément choqués.
Oratrice pour le groupe MoDem, j’exprime notre entière solidarité avec le peuple ukrainien et je salue le courage des Ukrainiens qui défendent non seulement la liberté de leur pays mais aussi nos valeurs face au dictateur russe. Nous condamnons fermement les crimes de guerre perpétrées par l’armée russe.
L’Assemblée nationale a déjà eu l’occasion d’envoyer un message de soutien unanime au Président Zelensky qui s’est exprimé devant les parlementaires français le 23 mars dernier. Nous sommes en contact régulier avec les ministres du Gouvernement qui œuvrent sans relâche pour coordonner la réponse européenne à cette guerre, suivant la formule du président de la République : solidarité avec l’Ukraine, unité européenne et fermeté vis-à-vis de la Russie.
Nous avons pris, en étroite coordination avec nos partenaires au sein de l’UE, de l’OTAN et du G7, des sanctions sans précédent qui infligent des dommages considérables à l’économie russe. Dans sa cinquième salve de sanctions contre Moscou, l’UE mettra en place un embargo sur le charbon russe et des mesures sur le secteur pétrolier seront discutées la semaine prochaine.
Plusieurs parlementaires ukrainiens nous exhortent à faire plus… et contestent la proposition de neutralité. Mais nous ne pouvons qu’appuyer le président, car il n’est pas question de s’immiscer dans les négociations.
Députée du Pas-de-Calais, je souligne l’engagement citoyen dans notre département qui accueillait, avant le début de la guerre, 10 % de la population ukrainienne établie en France. Les liens avec l’Ukraine sont anciens, notamment depuis la catastrophe de Tchernobyl en 1986. Je salue cette grande vague de solidarité qui mobilise un grand nombre de nos compatriotes.
Les échanges avec nos collègues ukrainiens sont importants car ils leur permettent de préciser leurs besoins et leurs demandes : ce soutien couvre les domaines humanitaire, économique et diplomatique. Les demandes de livraisons d’armes se font aussi entendre.
Retour en fin de matinée en circo.
Jeudi 7 avril
La chambre des métiers et de l’artisanat remet deux nouvelles certifications Artisan en Or dans la 9ème circonscription du Pas-de-Calais. Il s’agit là d’un gage de qualité et de confiance pour les consommateurs puisque cette certification est basée sur l’accueil, les produits frais et faits maison …. Je renouvelle mes félicitations à M. et Mme MERVILLON, boulangers à Laventie, installés depuis deux ans ; à M. et Mme RUCHOT qui exploitent le restaurant « La Gare des Années Folles » à Sailly sur la Lys.
Ces dynamiques entrepreneurs sont également engagés dans la société, puisque qu’à la boulangerie pâtisserie un sablé aux couleurs de l’Ukraine abonde un fonds d’aide aux ukrainiens, et dimanche l’apéritif était offert au restaurant sur présentation de votre carte d’électeur tamponnée du jour du 1er tour des élections présidentielles. Ils sont également tous deux formateurs d’apprentis. Cela fait vraiment plaisir de côtoyer la France qui marche !
Vendredi 8 avril
J’accueille à la permanence parlementaire une délégation des commerçants de la galerie des Treilles de Béthune, dont la taxe foncière a augmenté très fortement -et par ricochet la CFE- ces dernières années. Membre de la commission départementale des valeurs locatives, j’y porterai ce sujet.
Réunion publique régionale à Hesdin en faveur du président-candidat Macron. Près de 400 personnes ont écouté avec beaucoup d’assiduité nos 5 ministres Altofrançais.
Fin de la campagne à Minuit.
Samedi 9 avril
Journée en famille … silence et … repos républicains !
Dimanche 10 avril
Comme désormais à chaque scrutin, j’effectue une tournée des bureaux de vote de ma circonscription. Après avoir rempli mon devoir, avec Ludo mon collab, chauffeur et responsable communication audiovisuelle, nous mettons le cap vers le nord. 16 communes, pas moins de 30 points de vote. Les citoyens se sont montrés matinaux et font la queue souvent sous le soleil. 28 bureaux de vote plus tard, nous faisons une halte déjeuner à la gare des années folles à Sailly, ville de mon suppléant Jean-Claude Thorez. Le jeune et dynamique patron rencontré il y a quelques jours a eu la bonne idée d’offrir l’apéro aux clients qui auront voté…. Du coup, il fera deux services le midi.
L’après-midi, les queues sont plus fluides. Nous terminons notre circuit par les écoles de Béthune, Michelet, Buisson, Charlemagne et la maison des associations. Partout un sympathique accueil mais beaucoup moins de participation hélas.
Une journaliste vidéaste nous a rejoints ; nous l’emmenons à la permanence, dans l’attente des résultats. Un moment de stress à l’annonce des premiers résultats venus de la ruralité et de …..Belgique. EM et MLP au coude à coude ! Mais l’horizon ne tarde pas à s’éclaircir avec les résultats des villes. Le président candidat finira avec plus de 4 points de plus que Mme Le Pen. Je ne commente pas davantage ici les résultats, ayant l’occasion de le faire par ailleurs. Migration vers le foyer Albert pour la traditionnelle restitution des résultats. Mais le dépouillement n’en finit pas et nous quittons avant de les connaître. Seul élément connu : la participation sera inférieure à 70 % et donc nettement plus basse que celle de 2017.
La journée a été longue et la semaine qui s’annonce sera intense et dense.