Clôture de la conférence sur l’Avenir de l’Europe

Une journée de l’Europe pas comme les autres !

Le 9 mai dernier fut une journée européenne qui mérite amplement son nom : d’abord, le président réélu Emmanuel Macron qui assure, jusqu’au 30 juin prochain, la présidence du Conseil de l’Union européenne a prononcé un discours une fois de plus remarquable  à Strasbourg à l’occasion de la présentation des conclusions des travaux de la Conférence sur l’avenir de l’Europe. Le soir, Emmanuel Macron s’est rendu à Berlin pour sa première visite à l’étranger depuis sa réinvestiture. Il prolonge aussi une longue tradition franco-allemande, signe de la solidité des liens entre Paris et Berlin qui mettent leur amitié au service de l’Europe.

Ces images de coopération internationale et de participation citoyenne contrastent fortement avec le défilé militaire qui s’est tenu le même jour à Moscou, pour commémorer la fin de la Seconde Guerre mondiale et mettre à l’honneur l’armée russe qui a envahi l’Ukraine. Face à cette glorification d’un expansionnisme guerrier , l’Europe a envoyé un message de paix en soulignant sa cohésion interne et un message de solidarité à l’Ukraine dont la population, la liberté et la démocratie sont sous le feu des chars russes.

Un petit retour sur l’histoire de l’UE

Pour comprendre l’importance de la journée de l’Europe, nous devons faire un petit rappel historique : pourquoi célébrons-nous, chaque année, l’intégration européenne le 9 mai ? C’est le 9 mai 1950 que Robert Schuman, ministre des Affaires étrangères sous la IVe République a prononcé sa fameuse déclaration qui est devenue le fondement de la construction européenne. 5 ans après la guerre, la France a ainsi envoyé un message de réconciliation et  de coopération historique à ses voisins, y compris l’Allemagne, l’ancien « ennemi héréditaire ». Le 9 mai 1950 est donc le point de départ d’un projet européen de paix et de prospérité, sans précédent dans l’histoire et sans égal dans les autres parties du monde.

La construction européenne, en suivant les propositions de Robert Schuman, s’est initialement appuyée sur la mise en commun de la production du charbon et de l’acier, deux ressources indispensables à la guerre, entre les six membres fondateurs de la CECA (Communauté européenne du charbon et de l’acier), créée avec le traité de Paris de 1951 : la France, l’Allemagne de l’Ouest, le Luxembourg, la Belgique, les Pays-Bas et l’Italie. Cette communauté débouche, avec le traité de Rome en 1957, sur une communauté économique plus large, la CEE (Communauté économique européenne) qui, après avoir accompli le marché intérieur, se transforme une véritable Union européenne (UE) dans le cadre du traité de Maastricht de 1992. 

Aujourd’hui, l’Union qui regroupe 27 États membres est un vaste espace de libre circulation pour les citoyens (accords de Schengen), mais aussi pour nos entreprises qui peuvent vendre leurs biens et offrir leurs services partout dans l’UE. L’Europe est aussi devenue un espace d’éducation, grâce au programme Erasmus, et une Union des citoyens : à côté de notre citoyenneté nationale, nous avons aussi une citoyenneté européenne. Cette citoyenneté qui vit grâce aux comités de jumelage et à l’engagement associatif dans nos territoires complète l’Union économique et monétaire, concrétisée par l’euro, notre monnaie commune. Grâce à cette ambition économique et citoyenne, l’UE est aujourd’hui à la fois un espace de paix et la première puissance économique et commerciale au monde.

Cette réussite repose aussi sur une « solidarité de fait » que Robert Schuman a appelée de ses vœux il y a 72 ans : en témoignent le plan de relance européen pour investir ensemble dans le développement durable et le numérique mais aussi la solidarité concrète qui a permis de soigner des personnes atteintes du Covid-19 dans des pays voisins au plus fort de la crise.

L’Europe doit se réformes pour faire face à de nouveaux défis

Le climat, la santé et le numérique sont aussi des exemples de nouveaux défis qui nous invitent à réformer l’Europe car elle doit aussi gérer les flux migratoires ainsi que les conséquences des conflits qui sèment l’instabilité dans son voisinage, que ce soit en Ukraine, en Syrie, en Libye ou encore dans le Sahel.

Nous avons réussi à créer un espace de libre circulation et de concurrence équitable à l’intérieur des frontières de l’Union ; aujourd’hui, nous devons aller plus loin pour bâtir cette « Europe qui protège » qui est l’une des premières ambitions du président de la République. S’imposent alors deux impératifs : l’autonomie stratégique européenne et la participation citoyenne à l’échelle de l’UE. Ces aspirations ont trouvé une première traduction dans le discours de la Sorbonne du président Macron en septembre 2017 et dans la Conférence sur l’avenir de l’Europe, lancée l’an dernière sur l’initiative du chef de l’État.

Je souscris pleinement à cet objectif d’une Europe plus protectrice et plus proche des citoyens. En tant que députée, j’ai pu faire, pendant la législature qui s’achève, des propositions concrètes pour renforcer l'Europe sur plusieurs volets. Dans le cadre de mon rapport sur le Socle européen des droits sociaux, je plaide pour l’instauration de salaires minimaux adéquats en Europe qui est actuellement en discussion à l’échelle européenne qui fait actuellement l’objet de négociations à Bruxelles (lien pour consulter le rapport : https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/rapports/due/l15b1790_rapport-information.pdf). Mon dernier rapport consacré à la politique commerciale de l’Europe a été l’occasion d’insister sur la nécessité de protéger nos entreprises et d’accélérer le développement durable en redéfinissant notre politique commerciale internationale (https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/rapports/due/l15b5125_rapport-information.pdf).

Ces thématiques font partie des priorités de la présidence française du Conseil qui a réalisé des avancées législatives concrètes dans les deux domaines depuis le 1er janvier 2022.

À l’échelle de notre territoire, je me mobilise pour donner plus de visibilité à l’Europe dans nos écoles. Les projets de mobilité européenne sont nombreux, mais trop souvent, ce sont prioritairement les jeunes des grandes villes ou issus de familles plus aisées qui y participent. Mais l’enrichissement culturel et linguistique doit être ouvert à tous.

Les propositions d’ Emmanuel Macron et de  la Conférence sur l’avenir de l’Europe

Lundi dernier, les célébrations de la journée de l’Europe ont été l’occasion présenter des propositions plus globales, vers une refonte de notre projet européen. D’abord, la Conférence sur l’avenir de l’Europe, exercice de démocratie participative européenne inédit réunissant 800 citoyens dans différents panels ainsi que 40 000 contributions en ligne, a mis en avant 320 propositions concrètes pour améliorer le fonctionnement de l’UE. Il s’agit de donner plus de compétence à l’Union en matière de santé, de soutenir davantage l’agriculture durable ainsi que le renforcement des énergies renouvelables, de renforcer la démocratie européenne en donnant plus de poids au Parlement européen et d’en finir avec la règle de l’unanimité entre les États dans les domaines fiscal, social et des affaires étrangères.

Le président de la République entend, lui aussi, lever ces freins et suggère une révision des traités pour rendre l’Europe plus efficace en mettant un terme aux blocages exercés par les États et en permettant aux États qui veulent coopérer davantage de le faire dans des formats réduits si les autres pays ne veulent pas les suivre. Le Parlement européen et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ont apporté leur soutien à cette perspective ouverte par le président Macron. 

La Conférence sur l’avenir et ce nouvel élan sont aussi un succès français car Emmanuel Macron œuvre sans relâche, depuis 5 ans, au renforcement de l’Europe et au développement de son autonomie stratégique, garantie de notre indépendance dans un contexte international incertain. En témoigne aussi l’adoption, en mars dernier, de la Boussole stratégique européenne, premier « livre blanc européen » qui définit les menaces stratégiques et militaires auxquels les 27 font face ainsi qu’une feuille de route concrète pour développer l’Europe de la défense.

Pour répondre aux aspirations européennes des Ukrainiens que nous soutenons, le président de la République propose par ailleurs la création d’une nouvelle communauté politique européenne qui permettrait de renforcer les liens avec les pays voisins et partenaires non-membres de l’UE. Cette initiative constituerait une contribution certaine à la stabilisation et la sécurité dans le voisinage de l’Europe.

Enfin, en ce qui concerne les évolutions politiques internes à la France, l’engagement européen est ce qui distingue la majorité présidentielle de la plupart des autres forces qui se présentent aux élections législatives : d’une part, le repli sur soi prôné par l’extrême-droite ; et de l’autre, un concept flou autour de la « désobéissance » qui méconnaît nos engagements européens et constitutionnels qui nous obligent, dans le cadre de l’État de droit, à respecter le droit européen. Au lieu de rejoindre les gouvernements hongrois et polonais dans leurs démarches populistes qui rejettent les valeurs de la démocratie européenne, nous portons un projet humaniste qui s’inscrit dans la volonté des pères fondateurs européens, autour de la paix, de la prospérité, du développement durable, la justice sociale et le développement de notre économie. Nous voulons une France forte dans une Europe forte car la France a besoin de l’Europe - et l’Europe a besoin de la France - pour que nous puissions défendre nos valeurs et défendre les intérêts de nos citoyens.

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