Ma vie de députée

Marguerite Deprez-Audebert

 Lundi 21 juin

Cette journée est consacrée au travail à la permanence sur les dossiers en cours.

 Mardi 22 juin

Arrivée matinale à Paris ;  je me connecte à une réunion en visioconférence de la commission des Affaires constitutionnelles du Parlement européen. Ces échanges sont ouverts aux parlementaires nationaux, je prends la parole au nom de la présidente de la commission des Affaires européennes de l’Assemblée nationale. Nous examinons un rapport de l’eurodéputé espagnol Domènec Ruiz Devesa qui vise à rendre l'élection des députés européens plus attractive et plus transparent pour les citoyens. Ainsi, M. Ruiz Devesa préconise la mise d’une circonscription électorale commune, permettant aux citoyens d’élire 46 eurodéputés sur des listes transnationales. La tête de la liste qui remporte les élections accéderait à la présidence de la Commission européenne si elle réussit à réunir derrière elle une majorité au Parlement.

Ce système représente l’avantage d’établir un lien plus direct entre les élections européennes et la composition de la Commission européenne. Les propositions faites par mon collègue au Parlement européen sont une bonne base de discussion pour rendre l’Europe plus démocratique et pour créer un véritable espace politique et public européen. Ces mesures doivent s’accompagner de la mise en place du vote en ligne ou par correspondance. Au vu des importants taux d’abstention au premier tour des élections régionales chez nous , il est important que nous réfléchissions tous ensemble à des moyens pour promouvoir la participation des citoyens.

Suit la réunion du  groupe MoDem : un point sur l’actualité électorale s’impose.  François Bayrou y participe, c’est normal.

Par la suite, je me rends à un déjeuner débat avec Sandrine Gaudin, secrétaire générale des Affaires européennes auprès du Premier ministre, pour échanger au sujet de la présidence française du Conseil de l’Union européenne qui commencera le 1er janvier 2022.

Retour à l’Assemblée nationale pour les Questions au Gouvernement. Nous enchaînons ensuite avec deux votes : l’un sur la révision de la révision du l’article 1er de la Constitution relative à la préservation de l’environnement ( 3è lecture !) et l’autre sur la loi de  programmation militaire.

Mercredi 23 juin

La commission des Affaires économiques reçoit Xavier Jaravel, lauréat du prix du meilleur jeune économiste, titre décerné par « le Monde ». Ses travaux portent avant tout sur l’innovation et les inégalités. Selon ses analyses, la robotisation ne se fait pas au détriment des emplois. Au contraire, M. Jaravel met en avant la thèse selon laquelle l’automatisation permet d’augmenter la productivité et la compétitivité des entreprises, ce qui leur donne plus de moyens pour investir notamment dans les ressources humaines.

Concernant l’innovation, M. Jaravel dresse le constat selon lequel les disparités territoriales et sociales empêchent de nombreux jeunes talents issus de familles moins aisées ou de régions « périphériques » d’accéder à des postes dans le monde des entreprises, des start-up et de l’innovation.

Au vu de la forte désindustrialisation que la Région des Hauts-de-France a subie entre 2006 et 2016 (perte de plus de 26 % des emplois industriels, soit 6 points de plus par rapport à la moyenne nationale), j’interroge le jeune économiste sur les solutions qu’il pourrait proposer pour promouvoir la réindustrialisation et l’innovation dans nos territoires et si on peut viser les deux en même temps.

En début d’après-midi, j’échange, en visioconférence, avec ma collègue du MoDem au Parlement européen, Sylvie Brunet. Nous faisons le point sur les dernières avancées législatives européennes en matière de politique sociale.  Nous nous retrouverons lundi 5 dans le cadre d’un groupe de travail.

Je rejoins ensuite la commission des Affaires européennes qui reçoit le comité de réflexion sur la présidence française du Conseil de l’Union européenne.  Instance voulue par Clément Beaune qui est constituée de têtes pensantes mais qui ont bien les pieds sur terre. Il s’agit  de Thierry Chopin, professeur de science politique à l’Université catholique de Lille,  président,  de Dominique Schnapper, directrice d’études à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) et ancienne membre du Conseil constitutionnel, Michel Foucher, titulaire de la chaire de géopolitique appliquée à la Fondation de la maison des sciences de l’homme, et Jean-François Jamet, conseiller du Directoire de la Banque centrale européenne.  Passionnant de les entendre !

La présidence française se fera sous le signe du triptyque « relance, puissance, appartenance ». La notion d’appartenance est présentée par Mme Schnapper. Soucieuse de faire avancer l’Europe sociale, je demande à Mme Schnapper comment l’Europe sociale peut renforcer le sentiment d’appartenance des citoyens à l’Europe. Malgré la mise en place de la citoyenneté de l’Union européenne il y a près de 30 ans, l’Europe peine à créer une identité commune partagée par les citoyens de l’Union. Or, le modèle social européen, unique dans le monde, constitue un élément fédérateur qui rassemble les Européens autour de valeurs communes. Il a par ailleurs montré son efficacité et sa pertinence au moment de la crise du Covid-19. À l’avenir, il peut servir de levier pour renforcer le sentiment d’appartenance européen auprès des citoyens.

Je propose à Thierry Chopin de venir animer un conférence du Mouvement européen 62.

Retour en circonscription en début de soirée.

Jeudi 24 juin

Après des rendez-vous  à la permanence parlementaire, je me rends à Choques  où ont lieu les funérailles de l’épouse du maire ; une famille plongée dans la tristesse et une population qui a à cœur de montrer son attachement à son premier magistrat.

Réunion par visioconférence avec le Préfet et les services de l’ARS. Si les chiffres de cette crise sanitaire montrent que la pandémie est actuellement maitrisée, deux indicateurs restent préoccupants  : le fléchissement de nombre de vaccinations et l’apparition du nouveau variant Delta très contagieux. La vaccination doit se poursuivre coûte que coûte afin de juguler cette pandémie !

J’assiste au Conseil d’administration au lycée Anatole France de Lillers, le dernier, puisque mon mandat de conseillère régionale se termine la semaine prochaine.  Et que les électeurs l’ont décidé. J’aurai eu grand plaisir à y participer durant ces 5 années  et resterai bien évidemment en contact avec les équipes pédagogiques en tant que parlementaire notamment pour promouvoir la conférence sur l’avenir de l’Europe qui concerne nos jeunes en priorité. Je reviendrai en tous cas voir l’achèvement des travaux.

Vendredi 25 juin

Je reçois M Dernys représentant de la CFTC du Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation, le SPIP. Depuis notre dernière rencontre,  la situation de son service s’est améliorée et nous échangeons sur les pistes de progrès pour lesquelles j’effectuerai des interventions. Nous revenons sur une triste actualité relative aux féminicides contre lesquelles le bracelet anti-rapprochement est une solution malheureusement encore trop peu utilisée par les magistrats.

Samedi 26 juin

L’amélioration des conditions sanitaires permettant la tenue d’évènements en extérieur, je me fais une joie  de passer sur le Marché aux livres de la rue Grosse tête à Béthune.  Mais la météo peu clémente oblige l’organisateur à battre en retraite.

Je salue la nouvelle directrice de l’APEI et papillons blancs de Beuvry, Mme Delahaye organisant une  sensibilisation annuelle ainsi qu’une tombola ce week-end en partenariat avec Carrefour.

Dimanche 28 juin

En ce jour de second tour des élection régionales et départementales, j’effectue mon traditionnel marathon dans les 55 points de vote circonscription, pour remercier l’ensemble des présidents, assesseurs et scrutateurs, mobilisés pour faire vivre la démocratie. Il me restait à visiter 8 des 32  communes…  dont les deux plus importantes Béthune et Lillers. Les électeurs ne se sont pas davantage mobilisés. La suite, on la reçoit le soir. 6 nouveaux binômes  dans l’arrondissement de Béthune. 7 élus régionaux dont 5 « Bertrandistes », un socialiste et un RN. Trois d’entre eux étaient déjà conseillers régionaux.

Je découvre que le Pas de Calais qui a un million d’habitants de moins que le Nord n’a que deux cantons de moins : 39 contre 41 pour son voisin…bizarre !

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