Ma vie de députée

Marguerite Deprez-Audebert

Lundi 31 mai

Rendez-vous à la permanence parlementaire avec une commerçante riveraine de la Grand place à propos de l’ouverture dominicale, puis des parents d’élèves soucieux de l’inscription Parcours Sup de leur enfant.

Mardi 1er juin

Mardi matin, après mon arrivée à Paris, je rejoins la réunion hebdomadaire du groupe MoDem. Nous faisons le point sur l’actualité législative de la semaine : nouvelle lecture du projet de loi « bioéthique » et examen du projet de loi relatif à la « prévention d’actes de terrorisme et au renseignement ».

Egalim loi votée au début de la mandature n’atteint pas ses objectifs ; en vue de l’examen du projet de loi visant à protéger la rémunération des agriculteurs, qui vise à la conforter, le rapporteur Grégory Besson-Moreau, député de l’Aube, conduit une série d’auditions. Dans le cadre de ces échanges, nous recevons, par visioconférence, l’Institut de liaison des entreprises de consommation (ILEC) ainsi que Serge Papin, ancien propriétaire de Super U, qui a présenté, le 25 mars dernier, un rapport sur la rémunération des agriculteurs.

Mercredi 2 juin

Mercredi matin, la commission des Affaires économiques auditionne Jean-Marc Torrolion, président de la Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM).  Un monstre qui représente 60 % du marché au moins. Mon intervention porte sur certaines pratiques de syndics professionnels de copropriété que la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a dénoncées à plusieurs reprises. Il s’agit notamment de tarifs trop élevés ou des contrats non conformes au format prévu par la loi ALUR du 24 mars 2014. Compte tenu de ces pratiques anticoncurrentielles, j’interroge le président de la FNAIM sur son point de vue concernant l’apparition de nouveaux acteurs dans le secteur immobilier, tels que les sites d’annonce sur internet (PAP) ou les plateformes coopératives comme Matera.

En début d’après-midi, nous recevons, avec la présidente de la commission des Affaires européennes de l’Assemblée nationale une représentante d’une association étudiante des alumni du programme d’échange universitaire européen Erasmus. Nous abordons des perspectives pour l’avenir de la mobilité des étudiants, stagiaires et apprentis européens.

Ensuite, la commission des Affaires européennes se réunit pour examiner plusieurs textes portant sur le marché de l’énergie et de l’électricité en France ainsi que l’encadrement européen des cryptoactifs (par exemple les Bitcoins). Notre spécialiste (et il faut vraiment l’être pour comprendre) Eric Bothorel maitrise le sujet et je me rends compte que ma génération doit être un peu dépassée.

En ce qui concerne le marché de l’électricité en France, l’entreprise EDF se retrouve dans une situation financière difficile. Celle-ci est due au fait que le prix auquel EDF revend son électricité produite avec l’énergie nucléaire soit fixé par le dispositif ARENH (accès régulé à l’électricité nucléaire historique). De ce fait, le prix n’a pas évolué depuis 2012, alors qu’il s’agit d’un marché concurrentiel qui connaît des fluctuations de prix.

Les solutions proposées par la commission des Affaires européennes visent à reconnaître un service d’intérêt économique général (SIEG) de production d’électricité. Prévu par le droit européen, ce mécanisme, peut permettre de déroger à certaines dispositions relevant du droit de la concurrence de l’Union européenne. Concernent le groupe EDF, cela pourrait ouvrir la voie à une révision du mécanisme ARENH et de le rendre plus rémunérateur afin de remédier à ses difficultés financières. 

Or, dans mon intervention, je souligne que le secteur doit faire face à des besoins d’investissements considérables. Il s’agit d’accélérer le développement des énergies renouvelables, de moderniser le parc nucléaire et de décarboner la production d’hydrogène. Ces investissements sont nécessaires afin que nous puissions respecter nos engagements climatiques nationaux, européens et internationaux. C’est la raison pour laquelle je soulève la question de savoir si, au vu de ces défis, la réforme de l’ARENH est suffisante ou si nous devons réfléchir à d’autres solutions.

En fin d’après-midi, Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l’Industrie, organise une visioconférence du suivi du plan de relance. La réindustrialisation fait partie intégrante de « France Relance ». Au-delà de son potentiel en termes d’emploi, de croissance et d’innovation, la relocalisation aura des effets positifs en matière d’environnement et de santé aussi. Les produits « made in France » sont soumis à des standards environnementaux élevés et les émissions de gaz à effet de serre seront moins importantes que celles des produits importés. Nous veillerons également à relocaliser la production de principes actifs médicamenteux.

Avant de prendre le train pour retourner en circonscription, je me connecte au Conseil parlementaire du MoDem. Et perturbée par un nouveau retard de la rame, je me retrouve en rade à Douai !

Jeudi 3 juin

Ce matin, visioconférence la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB). Nous faisons le point sur l’actualité récente avec la bonne nouvelle de l’augmentation du cours du sucre et bien sûr une évocation des défis climatiques ayant un impact sur l’activité des betteraviers. Les principales questions soulevées concernent la valorisation de la filière sucrière en France et l’adaptation à ce secteur du Plan stratégique nationale (PSN) en application la nouvelle Politique agricole commune (PAC) de l’Union européenne.

Vendredi 4 juin

Après Paris la veille, des trombes d’eau dignes des tropiques   arrosent tout le Bas-Pays

Visite au siège de Safilin à Sailly-sur-la-Lys, ville dont mon suppléant jean Claude Thorez est le maire.  Agnès Pannier-Runacher, ministre de l’Industrie, nous rejoint. L’entreprise familiale (dynastie des Salmon) créée en 1778 va relocaliser sur Béthune une partie de la filature. Elle avait créé un site en Pologne en 1985. Les dirigeants nous expliquent la stratégie et les enjeux. L’investissement sera de 5 millions d’euros commente Vincent Despretz qui représente la 9 è génération, et bénéficiera du fond de relance.

Nous mettons le cap sur Douvrin pour visiter la toute nouvelle plateforme de tri de la Poste. Dédié au colisage, ce bâtiment de plus de 300 mètres de long peut recevoir 2 X 130 remorques de camions. Le système de convoyage est bien sûr automatisé et programmé pour effectuer dès la réception, le repérage, le tri et la mise dans le camion de départ en 4 mn 10 secondes. Une belle performance quand on précise que le centre peut traiter jusqu’à 1 Million de colis par jour !

L’après-midi se poursuit par une visite avec la ministre d’une entreprise de Lens Airmat, qui produit notamment des arbres pour rouleaux. J’y retrouve un jeune ingénieur, cadre ex-Bridgestonien qui a retrouvé très rapidement un emploi et semble très heureux de son nouveau poste.

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