Une priorité en matière de santé publique
Annoncées par le président de la République en janvier 2020, les assises de la santé mentale et de la psychiatrie se sont tenues les 27 et 28 septembre derniers sous le haut patronage du chef de l’État.
La crise sanitaire et les périodes de confinement qui ont restreint la vie sociale pendant plusieurs mois ont eu un impact non-négligeable sur la santé mentale des Français. Comme le constate Oliver Véran, ministre des Solidarités et de la Santé : « la santé mentale (…) constitue, aujourd’hui davantage qu’hier, l’un des très grands enjeux de santé publique de notre époque ». Pour faire face à cet enjeu, les assises de la santé mentale et de la psychiatrie ont réuni l’ensemble des acteurs concernés (experts, médecins, chercheurs, etc.) afin d’élaborer des mesures concrètes en faveur du bien-être psychique des Français.
Les constats en la matière nous invitent à agir : chaque année, 13 millions de Français, soit un cinquième de la population, sont touchés par un trouble psychique et 64 % des Français ont déjà ressenti un trouble ou une souffrance psychique. En ce qui concerne les jeunes de 16 à 25 ans, 15 % d’entre eux connaissent un épisode dépressif caractérisé. Ainsi, les dépenses remboursées au titre de la souffrance psychique et des maladies psychiatriques représentent, avec 23 milliards d’euros par an, le premier poste de dépenses de l’Assurance maladie, devant le cancer et les maladies cardiovasculaires.
La santé mentale mobilise notre Gouvernement car c’est un enjeu qui touche l’ensemble de notre société : les jeunes, les établissements scolaires et universitaires, la santé au travail, les personnes handicapées, le monde du sport, les personnes âgées, l’agriculture ou encore le secteur pénitentiaire.
J’ai eu l’occasion de m’assurer de cette mobilisation du Gouvernement lors de la dernière visite de Brigitte Bourguignon, ministre déléguée chargée de l’Autonomie, à Saint-Venant le 3 septembre dernier. Durant cette visite, nous avons pu échanger avec M. André Flajolet, maire de Saint-Venant et président du conseil de surveillance de l’établissement public de santé mentale (EPSM) Val de Lys – Artois. Cet établissement couvre une zone d’attractivité de 500 000 habitants, soit environ un tiers de la population de notre département.
Les mesures prévues par les assises de la santé mentale et de la psychiatrie
Pour répondre aux urgences identifiées dans le cadre des assises de la santé mentale et de la psychiatrie, plusieurs objectifs ont été formulés :
- Lever les tabous autour de la santé mentale : en finir avec la stigmatisation des personnes concernées et améliorer les conditions de diagnostic et de soin ;
- Diffuser une meilleure connaissance et une meilleure maîtrise de troubles psychiques ;
- Assurer un suivi individualisé des patients pour prendre en compte les besoins spécifiques de chacun.
Afin d’atteindre ces objectifs, un plan d’action avec plusieurs mesures concrètes a été formulé. Celui-ci prévoit notamment la prise en charge par l’Assurance maladie d’une prestation d’accompagnement psychologique réalisée par un psychologue conventionné en ville : l’ensemble des enfants âgés de 3 ans ou plus, les adolescents et les adultes souffrant de troubles dépressifs et anxieux d’intensité légère à modérée ainsi que leurs familles peuvent bénéficier de cette mesure.
Par ailleurs, les mesures retenues prévoient aussi d’explorer des approches plus novatrices telles que la « pair-aidance », c’est-à-dire l’entraide entre des personnes souffrant ou ayant souffert d’une même maladie pour faciliter le partage du vécu, par exemple dans le cadre de groupes de parole. Le développement de ces groupes va être renforcé, et ce notamment dans les zones blanches afin de favoriser une répartition équilibre de l’offre sur l’ensemble du territoire national.
Sur le plan de la prévention et de la communication, une communication grand public régulière sur la santé mentale sera mise en place pour lutter contre le manque d’information en la matière, ce qui favorise la prévention et l’accès aux soins. Parallèlement, un numéro national gratuit de prévention du suicide sera disponible 24h/24h et 7j/7j pour assurer la prise en charge, en lien avec le SAMU, de personnes ayant des idées suicidaires par des professionnels de soins spécifiquement formés.
Au-delà de cette approche de prévention, les assises de la santé mentale et de la psychiatrie ont identifié la nécessité d’aller vers les publics les plus vulnérables. C’est la raison pour laquelle 20 équipes mobiles territoriales vont être mises en place pour renforcer les effectifs des équipes intervenant auprès des personnes âgées en EHPAD. Concernant les personnes âgées et les personnes en handicap concernées par les services de soins infirmiers à domicile (SSIAD) et les services polyvalents d’aide de soins à domicile (SPASAD), leurs équipes seront renforcées par 100 équivalents temps plein de psychologues.
Ces mesures soulignent la détermination du Gouvernement et de la majorité présidentielle à œuvrer en faveur de la santé mentale des Français. Ainsi, en plus des 1,4 milliard d’euros mobilisés pour la feuille de route « santé mentale et psychiatrie » sur les années 2018-2021, les mesures identifiées par les assises de la santé mentale et de la psychiatrie prévoient une augmentation du budget annuel du système sanitaire à hauteur de 420 millions d’euros, dédiée à la santé mentale et à la psychiatrie, sur la période 2022-2026. Cela revient à un investissement d’environ 2 milliards d’euros en faveur de bien-être mental des Français.