Conférence Nationale du Handicap : tous concernés tous mobilisés

La 5ème Conférence nationale du handicap s’est déroulée à l’Elysée mardi 11 février ; marquant les 15 ans d'une loi fondatrice, la loi pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées.

Le Président de la République a souligné et rappelé que le changement d’angle de vision nécessaire avait été porté initialement par le Président Chirac avec cette loi de 2005.

Aussi les orientations des actions actuelles sont-elles prises avec, je cite le Président Macron une « philosophie nouvelle où l'on considère les personnes en situation de handicap comme des citoyens à part entière. Des citoyens qui ont droit à une vie de dignité, une vie de liberté, une vie comme les autres, au milieu des autres, au fond, comme des citoyens, comme diraient nos amis de l'autre côté de l'Atlantique, autrement capables ».

Il a poursuivi en indiquant « qu'en parlant du handicap, nous ne parlons pas d'une politique publique particulière, d'une cause qu'il faudrait défendre par habitude, mais nous parlons d'un projet profondément républicain de fraternité, de ce qui nous lie, nous unit, de notre capacité à innover, à s'adapter, à porter le progrès pour tous. Nous parlons de ce que nous sommes, de ce que nous voulons être. »

Il y a lieu de ne pas confondre les deux termes INTEGRATION et INCLUSION, ce qui est parfois le cas chez certaines qui portent les politiques publiques.

Avec l’intégration, c’est à la personne avec un handicap de s’adapter ou se réadapter à la société par l’intermédiaire de structures spécialisées qui visent à rétablir ou compenser ses fonctions défaillantes, qu’elles soient physiques, mentales, intellectuelles ou sensorielles. La société dans son ensemble ne change pas. Si elle espère s’intégrer, c’est à la personne de se normaliser, de faire l’effort de s’ajuster au système existant.

L’inclusion, quant à elle, cherche prioritairement à transformer la société. Elle vise à lever les obstacles à l’accessibilité pour tous aux structures ordinaires d’enseignement, de santé, d’emploi, de services sociaux, de loisirs, de logement, ...

L’inclusion ne signifie pas pour autant la fin des structures spécialisées. Elle vient réinterroger la qualité de vie des personnes qui y sont accueillies. Elle réaffirme leur droit à la participation sociale pour empêcher qu’elles ne soient isolées.

L’inclusion est donc un effort démocratique pour que tous les citoyens, en situation de handicap ou non, puissent participer pleinement à la société, selon un principe d’égalité de droit.

La vie digne et la vie libre, c'est aussi l'accessibilité universelle. Elle était au cœur de la loi de 2005 et elle n'est pas encore la règle, loin de là. On oublie trop souvent ce qui se cache derrière cette situation.

Oui, ce sont des souffrances quand on ne peut pas se déplacer parce que le bus n'est pas aux normes, qu'on ne peut pas entrer dans un commerce, qu'on ne peut pas avoir accès à une administration, à l’école, à un service public, où on vous demande parfois de vous justifier.

Là aussi, on doit inverser la donne. Les lois existent. La question est de savoir comment on se met en situation collectivement de les appliquer.

Coté Education nationale, l’école inclusive est en marche ; de 15 000 enfants sans solutions en septembre 2019, on est passé à 8 000 … avec l’embauche de 11 000 Auxiliaires de vie scolaire (AVS).

Les AVS ou AESH (accompagnant d’élèves en situation de handicap) interviennent auprès d'enfants et d'adolescents, en situation de handicap ou présentant un trouble de santé invalidant, accueillis en classe ordinaire et pour lesquels la Commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées (CDAPH) a estimé le besoin d'une aide humaine.

Aussi 11 500 AESH seront embauchés pour la rentrée 2020.

En quelques années, le nombre  d'enfants accompagnés est passé de 150 000 à 340 000 !

Un collège du Creusot s’est transformé en collège inclusif, en associant tous les acteurs concernés. Le principal M. Aimant, témoigne d’une ambiance bienveillante et que les notes des élèves avaient progressé…

Coté autisme, le forfait diagnostic précoce de 0 à 6 ans, est actuellement retravaillé par la ministre Sophie Cluzel pour le passer à 12 ans, tout en y incluant toutes les formes de « Dys » !

Un enfant bien accompagné, au plus tôt, est un enfant qui aura toutes ses chances de réussite scolaire.

Une des annonces attendues concernait l’Allocation Adulte Handicapé, l’AAH. Toute crainte a été levée par Emmanuel Macron ; elle ne sera pas diluée dans le Revenu Universel et fera l’objet d’une concertation à part.

Tous concernés, tous mobilisés sont les mots utilisés en communication pour sensibiliser la société.

Chaque avancée pour une personne en situation de handicap est une avancée au profit de tous les membres de la société.

Mais il faut concrétiser ce pacte républicain au bénéfice de tous, il s’agit d’accélérer en prenant en compte les handicaps invisibles et d’ordre cognitif.

Je laisse Charles Gardou, (Professeur de sciences politiques à l’université de Lyon, et consacrant ses travaux anthropologiques à la diversité humaine, à la vulnérabilité et à leur multiples expressions), précurseur de l’inclusion en France, conclure (extrait de son livre publié en 2012 « La société inclusive parlons-en ! »):

« Pour dépasser les clivages, permettre à une complicité de s'établir et à une histoire en commun de s'écrire, notre société a besoin de mots et de concepts partagés, inclusifs, en cohérence avec le droit de tous au patrimoine social, sans toutefois gommer la diversité et la spécificité des situations. »

zoom sur...

Mes rapports parlementaires

rapport parlementaire

Retrouvez en téléchargement mes rapports d'informations