Derrière la vitrine du salon de l’agriculture

Derrière la vitrine du salon de l’agriculture

Incontournable, ce salon international de l’agriculture -SIA- the place to go ! Chaque année, pendant dix jours à la porte de Versailles se bousculent sur 14 hectares plus de 600 000 visiteurs (2019), 4 000 animaux de 420 races différentes, 22 000 produits présentés au concours général agricole, dont certains seront médaillés, et tout ce qui gravite autour de la belle et bien vivante filière agricole.

C’est aussi un lieu de débats, de découvertes des professions et techniques agricoles à l’évolution constante. Cette année, tout était fait pour faire oublier « l’agribashing » regrettable qui sévit parfois et pour délivrer des messages d’amour. C’est la grande réconciliation entre les citoyens urbains ou rurbains et les ruraux. Paysans, Paris vous aime et vous le montre.

C’est aussi l’occasion de mettre en avant les produits et savoir-faire de nos terroirs, de rappeler les grands enjeux du produire local dans chaque région et notamment pour les 26 000 exploitations de notre région Hauts-de-France.

Alors que les agriculteurs sont injustement pointés du doigt sur une agriculture intensive, pour laquelle ils ont été encouragés par les politiques agricoles mises en place depuis l’après seconde guerre mondiale, les producteurs sont soucieux de s’adapter, de valoriser leurs bonnes pratiques, de communiquer sur une agriculture en transition.

La Chambre d’agriculture du Nord - Pas-de-Calais relaye ainsi le plan régional agroécologique qui passe, par exemple, par la pratique de semis d’engrais verts : on plante après la moisson certaines espèces de végétaux capables de limiter l’érosion, et de créer de la matière organique qui va enrichir la vie biologique du sol, sans apport de produits phyto.

Avec la transition écologique, le « consommer local » devient une évidence.  La production agricole est valorisée par les labellisations, les signes officiels de qualité et d’origine (SIQO) : Label rouge, Appellation d’origine protégée (AOP), Indication géographique protégée (IGP), certifiés agriculture biologique, gages de qualité pour le consommateur.

Dans les Hauts-de-France, si 46 produits de nos terroirs ont reçu un label SIQO pour 1 769 exploitations, cela ne représente encore que 7 % de nos exploitations, alors que la moyenne nationale est de de 10 %.

La restauration collective est un enjeu primordial pour consommer sain et local et « à l’horizon 2021, l’ensemble des restaurants scolaires des lycées des Hauts-de-France proposeront au minimum 70 % de produits locaux, dont 10 % de produits bio », a rappelé Marie-Sophie Lesne, vice-présidente de la Région en charge de l’agriculture. Le président Xavier Bertrand a annoncé que le budget serait augmenté pour atteindre 30 millions d’euros en 2022, lors de l’inauguration du stand.

Voici un lien à faire avec le nouveau programme national nutrition santé, demandant notamment à l’Agence Régionale de Santé de mettre en place des actions concrètes pour permettre à tous de bénéficier d’une restauration collective de qualité en toute transparence, et d’étendre l’éducation à l’alimentation de la maternelle au lycée.

La culture a dû s’adapter aux évolutions des modes de vie, de l’expansion des villes avec des lotissements étalant l’urbanisation, d’où l’apparition d’une » agriculture urbaine ».

Les initiatives sont nombreuses.  Certaines productions agricoles ou horticoles mêlent un dispositif de réinsertion sociale dans leur mode de production : l’insertion professionnelle de personnes éloignées de l’emploi peuvent compter également sur les filières agricoles pour se former, retrouver du travail…

Une autre préoccupation ressort également, la transmission des exploitations : dans notre région, 60 % des agriculteurs ont plus de 50 ans, et la moitié sera à la retraite d’ici 10 ans. Pour qu’elle se réalise dans les meilleures conditions, il faut que leur modèle économique soit rentable ; la méthanisation peut y contribuer.

Le salon mérite vraiment le déplacement ; pour la foule de ses enseignements malgré… la foule qu’il attire, pour l’ambiance joyeuse, familiale, pour le dynamisme qui s’en dégage.

Il est la démonstration que l’agriculture, qu’on intégrait jadis dans le secteur primaire de notre économie en reste le secteur prioritaire.

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