Illectronisme

Emmaüs Connect et Pôle Emploi, pour lutter contre l’exclusion numérique

Les usages d’internet, qu’ils soient personnels, administratifs et professionnels, se sont multipliés et intensifiés. Les modes de connexion se sont aussi diversifiés, notamment avec le développement des usages nomades, des tablettes et des smartphones. La crise de la Covid-19 a amplifié le recours au numérique avec le développement du télétravail, l’école à distance ou encore les téléconsultations médicales.

Désormais, sont connectés à internet quotidiennement, 7 habitants sur 10, âgés de 15 ans ou plus,  dans les Hauts-de-France. Cette proportion a doublé ces 10 dernières années.

Cependant, 800 000 personnes sont encore en situation d’illectronisme dans la région (soit elles n’ont pas utilisé internet au cours de l’année, soit elles n’ont pas les compétences de base). Cela représente un habitant sur six. Parmi eux, plus de 9 personnes sur 10 n’ont pas du tout utilisé internet dans l’année. Les autres utilisent internet mais n’ont les connaissances numériques de base dans aucun des 4 domaines de compétences définis par Eurostat, à savoir : la recherche d’information, la communication, la résolution de problèmes et l’usage de logiciels. Ce ratio est similaire au niveau national. Néanmoins, à caractéristiques égales, les habitants des Hauts-de-France -les Altofrançais- sont légèrement plus en situation d’illectronisme que ceux du reste de la France de province (hors Paris).

La lutte contre ce phénomène est un enjeu d’égalité, d’accès aux droits et d’insertion sociale. Si la numérisation de la société facilite la vie quotidienne, elle peut la rendre plus complexe pour d’autres. En effet, une partie de la population a des difficultés d’accès à internet pour des raisons de disponibilité ou de qualité du réseau et/ou de coût de l’équipement ou de l’abonnement. Par ailleurs, certains manquent de compétences numériques.

Une personne sur trois, si elle n’est pas en situation d’illectronisme pêut avoir une incapacité dans au moins un des quatre domaines évoqués, principalement dans l’usage de logiciels. 1 600 000 usagers du web ont ainsi une maîtrise faible du numérique.

9 usagers d’internet sur 10 l’utilisent désormais pour communiquer (envoi ou réception de mails, téléphone par internet, messages sur les réseaux sociaux ou messagerie instantanée), accéder aux informations,  obtenir des documentations administratives ou télécharger des formulaires. 75% parmi eux  achètent en ligne. La même proportion  sait contacter une administration ou un service public par internet. Deux usagers sur trois accèdent à leurs comptes bancaires en ligne.

Pour la recherche d’emploi,  internet est devenu indispensable. Ne pas s’en servir est une barrière à l’égalité des chances.

17 % des habitants de 15 ans ou plus des Hauts-de-France sont en situation d’illectronisme et 32 % ont une maîtrise faible du numérique.

La lutte contre ce phénomène est donc  aussi un enjeu  d’accès aux droits et d’insertion sociale, car les fragilités numériques se cumulent fréquemment avec des fragilités sociales et économiques.

Fort de ces constats, Emmaüs Connect et Pôle emploi ont uni leurs forces à Béthune , après Roubaix et Lille,  pour lutter contre cette fracture numérique depuis juillet 2019 et mis en place des formations de deux semaines ;  30 heures pour se mettre en confiance non plus face mais devant un ordinateur, apprendre les bases, maitriser le clavier et la souris, gagner en autonomie dans ses démarches …

Emmaüs Connect propose également des tarifs négociés avec des opérateurs internet. Avec l’épidémie de la Covid19  l’association a même mis à disposition du matériel aux plus précaires.

Pôle Emploi démarre un processus de détection d’aisance numérique, afin de proposer des formations au clavier et donner à tous les demandeurs d’emplois les mêmes chances.

Cette expérience béthunoise d’Emmaüs Connect n’est pas unique en France, mais à ce jour reste  la seule du Pas-de-Calais. Elle a permis en quelques mois la formation au numérique de plus de 130 personnes.  Les « apprenants » ont la possibilité de venir ensuite les matins  pour s’entrainer, et ne s’en privent pas.   Une initiative à saluer et à soutenir !

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