Zoom sur...

L'Assemblée Nationale

Mercredi 9  décembre, les députées Marguerite Deprez-Audebert et Aude Bono-Vandorme ont présenté, dans le cadre de la commission des Affaires européennes, un rapport d’information sur le programme le plus populaire de l’Union européenne,  Erasmus+.

En 30 ans, plus de 10 millions d’européens ont en effet bénéficié d'Erasmus. Parmi eux, 4,4 millions d'étudiants, mais également des collégiens, lycéens, apprentis, éducateurs et formateurs, jeunes diplômés, demandeurs d'emplois, volontaires, professionnels du monde associatif et sportif. L’agence Erasmus en France estime qu’à l’horizon 2027, ce chiffre s’élèvera à 22 millions. Le programme se déploie sur l’ensemble des pays membres ainsi que dans  d’autres pays non membres : l'Islande, le Liechtenstein, la Macédoine du Nord, la Norvège, la Serbie, la Turquie et… désormais le Royaume-Uni (dont la participation ne sera  pas remise en cause malgré le Brexit et le no deal qui s’annonce !).

Les rapporteures se sont tout d’abord attachées à dépasser l’image de l’Erasmus des débuts qui ne concernait que les étudiants  des universités et grandes écoles et qui couvre désormais un champ beaucoup plus  large, et dont l’objectif premier est de former les  citoyens européens en cultivant les compétences interculturelles et l’ouverture à la diversité des modes de pensée.

Le deuxième objectif du programme est d’être un levier pour la croissance et l’emploi en organisant la montée en compétence des bénéficiaires d’Erasmus+. A titre d’exemple, un tiers des stages couverts par le programme ont débouché sur une embauche, ce qui favorise également la circulation transfrontalière des travailleurs au sein de l’Union.

En 2017, Emmanuel Macron avait souligné, dans son discours de la Sorbonne l’objectif de départ de la moitié d’une classe d’âge avant 25 ans d’ici 2025. Cela nécessitait une augmentation significative du budget.

Il est vrai que la volonté, encore en début d’année,  était manifeste de voir le budget doubler, voire davantage ! mais entre temps, la pandémie est passée par là et a imposé une révision des montants à la baisse.

Inclusion et verdissement

Les rapporteures ont aussi préconisé de  mettre l’accent sur l’inclusion des publics sous-représentés dans le programme. Les apprentis, les enseignants, les administratifs,  les personnes en reprise d’étude, les jeunes originaires de territoires en difficulté, souvent peu enclins à la mobilité,  les handicapés, les étudiants de certains secteurs comme la santé doivent aussi pouvoir tirer bénéfice de la mobilité et une attention particulière doit leur être accordée.

Le verdissement d’Erasmus+, porté par la commissaire européenne Mariya Gabriel dont on oublie qu’elle est bulgare, tant sa maitrise de notre langue est parfaite,  sera également un axe de travail prioritaire. Les mobilités douces, les modes de transport alternatifs et peu polluants pourraient être encouragés par des incitations financières. Il sera facilité par la réactivation des trains de nuit.  Le contenu des programmes pédagogiques traitant du développement durable et l’attribution de chaires universitaires (telles celles de  Jean Monnet à l’université de Lille) pourraient également être favorisés afin de générer une réelle conscience écologique européenne.

Enfin, le programme Erasmus+ doit chercher à viser des publics plus jeunes, à les préparer en amont,  sans attendre le lycée ou le supérieur et ce afin de donner le goût du voyage, de développer l’apprentissage des langues. Et ce conformément au traité de Bologne qui promeut le  plurilinguisme. Car il s’agit d’aller au-delà de la seule pratique de l’anglais. L’objectif est que chaque européen maîtrise deux langues de plus que sa langue maternelle.  L’union est riche de 24 langues ; c’est un vrai patrimoine qui justifie sa devise « unis dans la diversité ».

On le sait :Erasmus change la vie des jeunes citoyens européens, mais il s’agit de mieux les y préparer en amont et d’entretenir les acquis au retour par une pratique  régulière des langues que devraient faciliter les cours en ligne , désormais devenus monnaie courante avec les novelles techniques.

Un budget accru de 80%

Une significative augmentation des crédits pour le budget européen 2021-2027 pour atteindre 23,4 milliards en euros constants,  doit permettre de financer le développement du programme même si le Parlement européen avait plaidé pour un triplement. Pour rappel, sur la période 2014-2020 le budget d’Erasmus+ était de 15 milliards d’euros.

Cette augmentation de crédits permettra de limiter le taux de refus de projets parce que le budget est épuisé, pour les apprentis par exemple, ce taux est actuellement d’un sur deux.

Les rapporteures appellent également à une refonte de l’enseignement de l’Histoire dans une perspective plus européenne, à l’instar de ce qui s’est fait avec l’Allemagne, et à la création de nouvelles université européennes. Il en existe à ce jour 41.

A noter aussi le rôle essentiel des « anciens » ou « alumnis » qui se retrouvent dans le réseau  ESN, tant en, ce qui concerne l’accueil, la prise en charge de certains  ou comme ambassadeurs d’Erasmus.

Erasmus ( devenu+ parce qu’il regroupe plusieurs anciens programmes, et que chaque pays comprend ce signe……) c’est l’Europe au concret.

Il permettait jusqu’à l’an dernier à 100 000 jeunes Français et Françaises de s’immerger dans une autre culture, et de revenir transformés. Erasmus+ , c’est l’Europe en positif.

zoom sur...

Mes rapports parlementaires

rapport parlementaire

Retrouvez en téléchargement mes rapports d'informations