Zoom sur : la guerre en Ukraine

Un dictateur contre la démocratie

  • Retour sur les dernières évolutions en Ukraine

La semaine dernière, une guerre a éclaté en Europe : jeudi dernier, le 24 février, la Russie sous Vladimir Poutine a lancé la plus grande invasion que notre continent ait connue depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le président russe a en effet mobilisé plusieurs dizaines de milliers de soldats qui ont franchi la frontière de l’Ukraine, pays voisin de la Russie. Cette attaque militaire illégitime, injustifiée et illégale fait suite à la reconnaissance par Moscou des « Républiques populaires » autoproclamées de Louhansk et Donetsk à l’est de l’Ukraine.

À l’heure actuelle, les forces d’occupation russes sont présentes dans une partie du territoire ukrainien à l’est, au nord et au sud du pays. Des affrontements entre les forces armées russes et ukrainiennes ont également lieu dans plusieurs villes de l’Ukraine, dont Kiev, la capitale du pays, et Kharkiv, important centre industriel. Les autorités ukrainiennes font état de plusieurs centaines de victimes civiles depuis le début des hostilités. Selon les Nations Unies, des centaines de milliers de personnes fuient la guerre soit à l’intérieur du pays soit en direction des États membres de l’Union européenne (UE), situés à la frontière ukrainienne. Dans les grandes villes, les citoyens cherchent à se protéger des bombardements russes dans les stations de métro. Ces images choquantes ne peuvent pas nous laisser indifférents.

Dans ce contexte, une responsabilité particulière incombe à la France, pays de droits de l’homme et membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies. À l’échelle européenne, c’est notre pays qui doit contribuer à la coordination des 27 États membres dans le cadre de la présidence française du Conseil de l’UE. C’est à ce titre que le président Macron a mené d’importants efforts diplomatiques pour préserver la paix, de concert avec ses homologues américains et européens. À l’heure actuelle, Emmanuel Macron poursuit ses efforts diplomatiques auprès de Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky, soulignant l’importance du dialogue qui doit venir compléter notre réponse ferme et déterminée aux agressions russes en Ukraine.

Depuis le début de l’invasion russe, une solidarité internationale exemplaire se met en place pour aider le peuple ukrainien et défendre les valeurs de la souveraineté, de l’auto-détermination des peuples et de la démocratie. La France, avec ses partenaires de l’UE, ses alliés au sein de l’OTAN et les membres du G7, apporte un soutien financier, humanitaire et militaire au peuple ukrainien qui défend sa liberté ainsi que nos valeurs démocratiques communes. Les citoyens et associations se mobilisent aussi pour fournir une aide humanitaire au peuple ukrainien.

C’est le régime autocratique russe qui, depuis 2008, mène des guerres contre ses voisins qui aspirent à la liberté et la démocratie. Face à ces agressions, nous mettons en place un régime de sanctions cohérentes, fermes et proportionnées que nous infligeons à la Russie. Il s’agit de faire comprendre à Moscou que son attaque est inacceptable et qu’elle engendre des coûts politiques et économiques considérables.

Mais avant de détailler l’arsenal de sanctions déployées par la France et ses alliés, nous devons faire un petit rappel historique pour bien comprendre la situation actuelle en Ukraine.

  • Quelques rappels historiques

Ancienne république soviétique, l’Ukraine est un État souverain et indépendant depuis la chute de l’URSS il y a plus de 30 ans, en 1991. La fin de l’Union soviétique a permis au peuple ukrainien de retrouver sa souveraineté après une brève période d’indépendance à la fin de la Première Guerre mondiale (194-1918), consécutive à l’effondrement de l’Empire tsariste dont faisait partie l’Ukraine.

Occupée successivement par les Soviétiques et l’Allemagne nazie, l’Ukraine a subi les pires horreurs de la première moitié du XXe siècles : des guerres, génocides et famines ont fait des millions de morts dans ce pays est-européen.

Depuis la chute du rideau de fer, l’Ukraine est tiraillée entre ses liens historiques avec le voisin russe et d’importantes aspirations démocratiques visant à rapprocher l’Ukraine de l’Union européenne, bastion de paix, démocratie et prospérité en Europe. En 2004, la révolution orange, qui a par ailleurs inspiré le choix de couleur de ma famille politique, le MoDem, a propulsé (temporairement) à la tête du pays des leaders favorables à la démocratie et à l’Europe. En 2014, en réaction des manifestations pro-européennes de l’Euromaïdan à Kiev, la Russie décide d’annexer la péninsule ukrainienne de la Crimée et apporte son soutien aux séparatistes pro-russes à Donetsk et Louhansk. C’est depuis huit ans que l’est du pays sombre dans la guerre civile du Donbass.

Depuis 2014, France et l’Allemagne ont œuvré sans relâche à une pacification de la situation en Ukraine dans le cadre du format de Minsk qui réunit les dirigeants français, allemand, ukrainien et russe. L’Ukraine est gouvernée, depuis 2019, par le président Volodymyr Zelensky, Juif russophone attaché à l’ancrage occidental de l’Ukraine.

Depuis la semaine dernière, ce pays est la victime d’une agression russe qui vise, selon Vladimir Poutine, à « dénazifier » le pays… En réalité, cette invasion menée par le géant russe a pour but d’en finir avec la démocratie en Ukraine et de mettre le pays sous tutelle.

Face à cette attaque illégale et injustifiable, c’est notre devoir d’aider l’Ukraine et de signaler à Poutine que le prix politique et économique qu’il devra payer pour cette offensive sera très lourd. En aucun cas, la France et ses alliés n’accepteront les agressions menées par la Russie sur le territoire ukrainien.

  •  La réaction de la France et de ses partenaires européens et occidentaux :

«Face aux fantômes du passé, ne cédons rien de notre unité et des principes de liberté, souveraineté et démocratie qui nous tiennent. »

Depuis le début de la guerre en Ukraine, le président Macron s’est exprimé à plusieurs reprises, à l’occasion d’une adresse télévisée au Français et d’un message écrit envoyé aux députés et sénateurs. La position de notre pays est ferme, sans ambiguïté et sans faiblesse : nous sommes aux côtés de l’Ukraine ; la liberté du peuple ukrainien est aussi la nôtre. Le président de la République affirme ainsi que la France répond avec unité, sang-froid et détermination à cette flagrante violation du droit international par la Russie. L’invasion de l’Ukraine constitue l’atteinte la plus grave à la paix, la stabilité et la sécurité de notre continent depuis 1945. Nous réagissons, ensemble avec nos partenaires en Europe, en Amérique du Nord et à travers le monde, pour infliger des sanctions politiques et économiques, à la fois dures et proportionnées, au régime de Vladimir Poutine. Comme le souligne le chef de l’État : « Face aux fantômes du passé, ne cédons rien de notre unité et des principes de liberté, souveraineté et démocratie qui nous tiennent. »

La réponse de la France à l’attaque délibérée de la Russie contre l’Ukraine se décline autour de plusieurs axes :

  • Nous fournissons un appui budgétaire supplémentaire de 300 millions d’euros au Gouvernement ukrainien ;
  • 60 tonnes d’aide humanitaire vont être acheminées vers la Pologne et la Moldavie qui accueillent des milliers de réfugiés ;
  • La France livre également des équipements militaires de défense à l’Ukraine et dans le cadre de nos engagements au sein de l’OTAN, la France déploie 700 soldats supplémentaires, ainsi que des chars blindés et quatre avions de chasse du type Mirage-2000 en Roumanie et dans les pays baltes pour rassurer nos alliés est-européens.

Ces actions et ne constituent aucunement un acte d’agression vis-à-vis de la Russie. Les décisions prises par le président de la République et le Gouvernement visent à aider le peuple ukrainien sur le plan humanitaire et budgétaire tout en rassurant nos alliés en Europe de l’Est.

Dans le cadre de l’Union européenne, des décisions supplémentaires ont été prises ; elles témoignent non seulement de l’engagement sans faille pour la démocratie et la liberté de l’UE, mais aussi d’une prise de conscience que l’Europe doit aussi être un acteur géopolitique. Ces actions européennes interviennent dans plusieurs domaines :

  • D’importantes banques russes sont exclues du système international de paiement interbancaire SWIFT. Cette décision s’ajoute aux restrictions d’accès aux marchés financiers européens infligées précédemment au secteur bancaire russe ;
  • Des avoirs des dirigeants politiques et oligarques russes dans l’Union ont été gelés;
  • L’UE interdit également « les transactions de la banque centrale russe et (gèle) tous ses avoirs », selon la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen ;
  • L’espace aérien européen est interdit à tout avion russe ;
  • L’Union va interdire les machines de désinformation russes, Russia Today et Sputnik ;
  • Enfin, l’Europe financera à hauteur de 500 millions d’euros des livraisons d’armes à destination de l’Ukraine.

Concernant le volet humanitaire, le conseil des Affaires intérieures, présidé par le ministre Gérald Darmanin, a décidé de faciliter l’accueil des réfugiés ukrainiens sur le sol européen, dans un esprit de solidarité entre les États membres.

Il convient de souligner ici l’unité que nous affichons depuis le début de la crise. Unité, d’abord, à l’échelle nationale : à l’occasion de la déclaration du Gouvernement devant l’Assemblée nationale le 1er mars, la condamnation de l’attaque russe par l’ensemble des groupes politiques a été unanime. Nous avons également eu l’occasion d’exprimer notre solidarité à l’ambassadeur de l’Ukraine qui suivait les débats depuis la tribune des visiteurs. S’adressant aux députés, le Premier ministre Jean Castex a réitéré les principes de fermeté, de solidarité, d’unité et de dialogue qui guident l’action de notre pays. Prenant la parole pour le groupe MoDem, le député Jean-Louis Bourlanges, président de la commission des Affaires étrangères, a également salué l’unité qui se manifeste au niveau européen.

Cela est notamment le cas en Allemagne où le chancelier fédéral Olaf Scholz a annoncé devant le Bundestag le 27 février dernier un revirement de la politique étrangère et de défense allemande. Affichant son soutien sans faille aux mesures prises par la France, l’Europe et les États-Unis, le chef du Gouvernement allemand a présenté sa volonté d’investir 100 milliards d’euros – ce montant équivaut au plan « France relance » mis en place en réaction à la crise du Covid-19 – afin de moderniser l’armée allemande. Celle-ci doit être, selon Olaf Scholz, en capacité de contribuer à la sécurité en Europe dans le cadre de l’UE et de l’OTAN. Cette décision est historique car elle marque la fin d’une certaine réticence allemande en matière de politique étrangère ; elle est importante aussi pour permettre de bâtir notre autonomie stratégique européenne.

Outre-Atlantique, le président des États-Unis Joe Biden a envoyé un message de fermeté et détermination aux membres du Congrès américain à l’occasion de l’état de l’union.

La France n’est donc pas seule lorsqu’il s’agit de défendre les valeurs les plus fondamentales sur notre continent que sont la liberté, la démocratie et la souveraineté. L’élan de solidarité qui se met en place dans nos sociétés, dans le cadre des associations, des collectivités locales ou des ONG, montre l’attachement des peuples européens à ces principes communs. Je salue l’engagement de tous ces acteurs, individuels ou associatifs, qui viennent en aide au peuple ukrainien en ces heures sombres.

Face à l’agression russe, notre réponse est à la hauteur et notre engagement pour aider le peuple ukrainien est sans faille. L’Union européenne est plus unie que jamais face à Vladimir Poutine.

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