Place à la solidarité européenne !

Un accord historique vient d’être signé entre les 27 Etats membres de l’Union européenne : la signature du  plan de relance nécessaire, suite à la crise sanitaire puis économique liée à la pandémie de la Covid19.

Un fonds de relance doté de 750 milliards,  financé pour la première fois en Europe, par un endettement commun.

Ce fonds permettra, en plus de la sauvegarde des emplois, d’accélérer la transformation de nos sociétés par des investissements massifs dans la transition verte, la jeunesse et la modernisation de notre système de santé.

Historique ! Ce mot prononcé par le Président Macron,  n’est pas galvaudé, il s’agit là du moment le plus important depuis la création de l'euro.

C’est le fruit d'une coopération approfondie entre la France et l'Allemagne, permettant à ce plan d’être approuvé au bout de 90 heures d'intenses négociations,  au cours desquelles la France a montré son leadership et sa détermination, avec un Président  encore sur le pont à plus de 3 heures du matin !

Je me remémore la campagne des élections présidentielles de 2017,  où jamais un candidat n’avait parlé autant d’Europe ; Emmanuel Macron dévoilait alors le « nouveau chemin » européen qu’il souhaitait emprunter. Je revois les nombreux drapeaux européens qui flottaient aux côtés de notre drapeau national lors des rassemblements de cette campagne… J’entends le discours de la Sorbonne…. ; et celui en duo avec la Chancelière du 18 mai dernier.

Nous y sommes ; avec ce saut qualitatif,  l’Europe a enfin pris le virage que j’attendais de mes vœux, une Europe dont l’ambition principale n’est plus d’être seulement un grand marché commun, où le E de l’Union Economique et monétaire apparaît enfin,  où la solidarité envers sa population est désormais gravée dans le marbre. L’humain est bien au cœur de l’Europe,  pour que nous puissions vivre en paix et en sécurité.

« Nous avons gagné une bataille culturelle en Europe » a déclaré Stéphane Séjourné, Président de la délégation Renaissance ; « le Parlement européen a su,  le premier,  mettre ce plan de relance  sur le devant de la scène pour en faire un moteur de la modernisation du continent. L’initiative franco-allemande a accéléré la dynamique. Nous saluons les efforts inédits du couple franco-allemand pendant le sommet pour ne pas sacrifier l’ambition européenne. Cet accord répond en partie aux attentes des citoyens européens sur la solidarité européenne et les priorités nouvelles telles que le Green Deal ou la réindustrialisation. Il faut maintenant leur répondre sur la justice fiscale , la fiscalité verte et certaines priorités comme l’éducation ou la santé. »

Le plan comporte 390 milliards de subventions  destinés aux pays les plus touchés ;  40 milliards d'euros alimenteront la relance française.

Au Parlement européen désormais, de négocier le budget « ordinaire » 2021-2027. Les eurodéputés du MoDem, membres du groupe Renaissance, avec lesquels le groupe MoDem à l’Assemblée nationale est en contact permanent, défendront des engagements concrets sur les ressources propres et certains programmes.

Concernant le budget européen doté de 1074 milliards, rien n’a été baissé par rapport au cadre pluriannuel actuel. La France a sécurisé la totalité du montant alloué à la Politique Agricole Commune, politique prioritaire pour la souveraineté alimentaire et climatique.

Mes collègues du Parlement européen proposeront deux améliorations à la proposition de budget dans le cadre des négociations avec le Conseil.  Des engagements concrets sur les ressources propres de l’UE, pour notamment rembourser cet emprunt et amplifier l’émergence d’un nouveau modèle productif. La délégation Renaissance et son groupe Renew Europe souhaitent notamment qu’au moins deux nouvelles ressources propres soient introduites dès 2021, comme la taxe numérique ou le système des quotas d’émissions de CO2, et qu’un calendrier clair et juridiquement contraignant soit établi. La taxe carbone aux frontières devrait-elle, être, effective dès 2023 au plus tard.

J’espère  que soient confirmées les revalorisations de plusieurs programmes plébiscités par les Européens comme Erasmus + (pour lequel je rédige un rapport parlementaire actuellement). Mais également ceux finançant la recherche scientifique, la défense et les aspects sociaux à travers le prisme du socle européen des droits sociaux (mon rapport parlementaire : https://marguerite-deprez-audebert.fr/zoom-sur/l-assemblee-nationale/175-le-socle-europeen-des-droits-sociaux-la-volonte-d-ameliorer-l-europe-sociale).

Valérie Hayer , négociatrice au Parlement européen pour le prochain budget a déclaré que « le budget de relance de l’Union doit être financé par ceux qui ont le plus profité ces dernières décennies : les grandes multinationales polluantes et les géants du numérique. C’est une question de justice sociale et de responsabilité vis-à-vis des générations actuelles et prochaines. La taxe sur le numérique ou les quotas d’émissions de CO2 sont soutenus par une large majorité des Européens. »

La conditionnalité climatique sera un critère établi pour bénéficier des aides accordées, l’exigence d’une cible de 30% de dépenses climatiques portée par la France, a été intégrée à la proposition afin que les plans de relance des Etats membres incluent des mesures compatibles avec les objectifs de transition écologique et s’engagent à ne pas financer des dépenses qui ont un impact néfaste pour le climat (principe du "Do Not Harm").

Vous l’aurez compris, le « nouveau chemin » balisé par la solidarité, les aspects sociaux et environnementaux, emprunté par la France, fait des émules. Le couple franco-allemand a retrouvé pleinement sa capacité d’entrainement de l’Union européenne, y compris envers les Etats dits « frugaux »… pour ne pas dire « radins »… qui auront obtenu des rabais sur leur contribution, car il était nécessaire qu’ils ne reviennent  pas chez eux les mains vides.

C’est un bon accord, car un accord  gagnant-gagnant !

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