Projet de loi pour un système universel de retraites

 Il s’agit peut-être de la réforme la plus difficile qu’une société puisse entreprendre. Anxiogène parce qu’elle concerne l’avenir de chaque Français… je l’entends parfois sur le terrain.

Une réforme très technique d’un système de retraite actuel très complexe, associée à une forme de perte de confiance dans notre système social en général, et nous nous trouvons dans un devoir de pédagogie extrêmement compliqué.

Dans notre système de protection sociale, il faut s’appuyer sur la pérennité et l’équité. Notre système actuel n’est plus adapté, ni juste et ni pérenne :

Aujourd’hui 100 000 femmes par an doivent continuer à travailler jusqu’à 67 ans pour avoir une retraite digne.

Depuis longtemps les indépendants et en particulier les agriculteurs et les commerçants ont été quasiment abandonnés.

Il faut également tenir compte des carrières de moins en moins linéaires, des changements de métier plus faciles ; on ne peut pas imposer de changer de régime à chaque fois que l’on change de métier.

Consacrer 300 milliards, soit 14% de la richesse nationale pour continuer à créer des injustices et des retraités pauvres serait irresponsable.

Le système n’est plus viable, parce que la démographie a évolué : nous sommes passé de 1 retraité pour 4 actifs à 1 retraité pour 1,7 actif …

La conduite des réformes nécessaires précédentes était effectuée sur l’âge.  Mais cela n’est pas suffisant pour réparer les injustices et surtout pour donner un caractère stable et durable au système de retraite. les Français doivent retrouver confiance dans le système qui créé le véritable pacte entre les générations.

Alors le groupe du Mouvement Démocrate abordera cette grande réforme de la législature avec trois préalables posés il y a déjà quelques mois :

  • la garantie du niveau des pensions ;
  • les droits acquis en particulier pour la transition que nous aurons à décider ensemble pour les régimes spéciaux ;
  • la garantie que les réserves constituées sont intouchables.

Et nous aurons 5 priorités :

  • confier la gouvernance à des partenaires sociaux, pour partager les décisions, parce que c’est cela vivre en démocratie. C’est une garantie que nous donnerons aux Français ;
  • la pénibilité. Parce qu’aborder la pénibilité, avec courage, permettra de rendre variable l’âge d’équilibre qui est nécessaire à tout système de retraite par points et qui puisse s’adapter à toutes les différences qui existent entre les Français, leur mérite, leurs efforts et leurs difficultés ;
  • la famille parce que nous croyons à la cellule familiale, et c’est celle-ci évolue dans le temps. Le précédent régime ne reconnaissait au fond, réellement, que le 3èmeenfant ; il faudra aussi parler du 2ème et du premier parce que la démographie, la fécondité a évolué, et il est important de savoir que pour la pérennité financière du système, il faudra bien que nous soyons en capacité de relancer la natalité dans notre pays ;
  • les fins de carrières, la retraite progressive, et la capacité à transmettre : cela fait des décennies que nous avons besoin ! C’est important pour l’économie et pour les personnes qui partent à la retraite, on montre le respect de leurs compétences à transmettre aux générations ultérieures ;
  • l’engagement dans la société, les nouveaux engagements qui sont liés à la grande dépendance et en particulier les aidants, et autres formes d’engagements bénévoles prises dans des périodes très longues dans le monde associatif.

A partir de ces 5 priorités, nous pourrons réorganiser un système qui pourra rassembler les Français.

« Je n’ignore rien des colères et des impatiences qui se manifestent dans notre pays et vous me trouverez peut-être bien optimiste, mais je crois que les discussions sur la réforme des retraites prouvent, à leur façon, que le dialogue social est renoué dans notre pays. Certes, il y a des négociations, des oppositions, il y a des désaccords et des divergences, mais nous appelons cela la démocratie », a déclaré Agnès Buzyn, Ministre des Solidarités et de la Santé.  « Ces craintes sont aussi le résultat des réformes sur les retraites qui ont été menées depuis plus de 30 ans. Ces réformes ont souvent limité les droits. C’est pour cette raison que nos concitoyens ont une forme de prudence, voire de distance avec le grand projet que nous pouvons leur proposer, porteur de justice sociale. ».

A ceux qui évoquaient le lien avec le financement de la dépendance et l’âge pivot, Agnès Buzyn a d’ores et déjà précisé que « Nous ne lions pas le financement de la dépendance au fait de travailler plus longtemps. Aujourd’hui, la question qui se pose sur l'âge pivot est celui du financement de notre système de retraite. Il ne vise pas à financer toutes les dépenses de la Sécurité sociale, y compris les dépenses de santé notamment celles liées au grand âge. Il n’y a pas de lien entre les deux. »

Cette transformation du système de retraite, nécessite d’entrer dans le détail, d’analyser article par article, en s’appuyant sur une étude d’impact.

Cela va nous incomber à nous parlementaires, pendant deux mois, d’étudier et d’amender le texte qui nous sera proposé.  

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