L’ESS : donner un autre sens à l’économie

L’Economie Sociale et Solidaire - l'ESS- est encore méconnue des citoyens plus ou moins conscients de ses apports dans leur quotidien. Les Français s’engagent massivement dans le bénévolat - notre pays compte plus de 22 millions de bénévoles - travaillent ou consomment dans des structures coopératives ou adhèrent encore à une mutuelle.

Le sens et l’objectif des entreprises composant l’économie sociale et solidaire révèlent son utilité dans la société : l’ESS est une économie de l’engagement qui colle parfaitement à notre époque.

L’ESS est reconnue par les politiques publiques ; le Projet de Loi de Finances affiche un budget de 19,894 millions d’euros pour 2020, en hausse par rapport à 2019 d’environ un million d’euros, ainsi qu’un plan de soutien à l’insertion par l’activité économique, suite à l’annonce du pacte d’ambition pour l’IAE - de près de 120 millions d’euros, hausse sans précédent, notamment pour l’inclusion des plus fragiles. 

Côté Union européenne, la nouvelle Commission européenne vient de se doter d’une feuille de route inédite en faveur de l’ESS sous la houlette de Nicolas Schmit, le commissaire européen en charge de l’Emploi et des Droits sociaux, et de Thierry Breton, désormais en charge du marché intérieur, auquel les principaux services d’appui aux entreprises de l’ESS sont rattachés

La reconduction de l’intergroupe de l'économie sociale du Parlement européen est un point d’appui important, tout comme le Conseil économique et social européen et le socle européen des droits sociaux (voir zoom du 3/04/2019) auquel j’ai consacré un rapport l’année dernière : https://marguerite-deprez-audebert.fr/zoom-sur/l-assemblee-nationale/175-le-socle-europeen-des-droits-sociaux-la-volonte-d-ameliorer-l-europe-sociale

La reconnaissance des sociétés de personnes à but non-lucratif ou à lucrativité limitée qui figure dans les préconisations du « socle » est essentielle pour que les textes européens puissent en intégrer les spécificités dans son activité législative.

Un article paru dans Walter, le journal des partenaires de France Active sur Virginie Hils, fondatrice de l’association « Comptoir de campagne » a retenu mon attention. Prenant le contre-pied de la disparition progressive des commerces de proximité dans nos villages, cette femme entreprenante a mis en place un modèle économique social, en local avec l’instauration de circuits courts !

Un mode de distribution plus juste entre producteurs dans un projet collectif qui favorise les artisans locaux et leur savoir-faire, tout en recréant un lieu de vie au cœur du village, source de lien entre les habitants.

Des services d’épicerie, de vente de presse, de conciergerie, mais également des permanences hebdomadaires de médecins et de médiateurs sociaux, sont proposés désormais dans deux villages, les bons résultats de l'activité au bout d’un an ayant permis l’ouverture d’un second local.

Ce modèle de redynamisation doit inspirer de nouveaux acteurs pour que d’autres « Comptoirs » viennent fleurir dans nos villages.

Faire de l’ESS « l’économie de demain » est un projet sans doute utopique mais celle-ci doit y contribuer de plus en plus. S’il demande du temps, de l’énergie et de la conviction, elle doit également avoir la participation des consom’acteurs pour se développer. Car son moteur nécessite  le sens du collectif.

 

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