Ma vie de députée

Marguerite Deprez-Audebert

Lundi 14 février

Réunion avec les collaborateurs parlementaires et point sur l’agenda de la semaine et les dossiers en cours.

Lundi après-midi, je me connecte à une visioconférence organisée par l’ambassade de France en Allemagne dans le cadre de la présidence française du Conseil de l’Union européenne. Nos échanges portent sur la transition écologique et la politique commerciale agricole de l’Union.

Visite et rencontre de l’équipe du laboratoire de biologie médicale Synlab Oxabio qui ouvre ses portes aujourd’hui à Béthune, créant ainsi de nouveaux emplois et un service supplémentaire aux Béthunois.

Un des investisseurs, le docteur Eric Leclercq, aujourd’hui résidant à Cambrai est un enfant de Béthune.  Les locaux sont spacieux, lumineux, de belles conditions de travail et une mutualisation des moyens avec les 5 autres labo du groupe.

Mardi 15 février

Train matinal pour Paris. Après mon arrivée à l’Assemblée, j’assiste à la réunion du groupe MoDem. Nous faisons un point sur l’actualité ainsi que sur les textes récents : loi 3DS (décentralisation, différenciation, déconcentration, simplification de l’action publique locale), loi en faveur de l’activité indépendante, etc. C’est la vice-présidente de groupe, Elodie Jacquier-Laforge, députée de l’Isère, qui assure l’intérim, notre président Patrick Mignola étant éloigné par un souci de santé ; nous lui souhaitons tous un prompt rétablissement.

Après-midi à l’hémicycle, pour les Questions au Gouvernement (QAG). Puis en commission des Affaires économiques,  c’est l’ audition Emmanuelle Wargon, ministre déléguée chargée du Logement, sur son  bilan. Je prends la parole pour interroger Mme Wargon sur les logements vacants dans les bâtiments publics. En effet, il existe de nombreux logements de fonction inoccupés, par exemple au sein du parc immobilier de l’Éducation nationale, (tels ceux des lycées Flora Tristan et Anatole France à Lillers) qui pourraient être mobilisés afin de lutter de manière plus efficace contre la précarité. Tro de jeunes travailleurs et étudiants en France y sont confrontés, comme le souligne un rapport d’information présenté par les députés David Corceiro et Richard Lioger devant notre commission en décembre 2021. Je suggère donc à la ministre de lancer des travaux de recensement de ces logements vacants pour les intégrer, le cas échéant, dans le parc social ou le mettre à la disposition de CROUS par exemple. Notons que 20 % des jeunes Français vivent en dessous du seuil de pauvreté alors que les dépenses pour le logement représentent en moyenne 60 % de leur budget.

Mercredi 16 février

Petit-déjeuner, avec les animateurs de l’association L’Enfant bleu – enfance maltraitée qui disposera bientôt d’une antenne dans les Hauts-de-France. Ce rendez-vous nous permet d’avoir des échanges fructueux, en particulier en ce qui concerne la mise en cohérence des politiques menées dans les différents départements.

Je me rends ensuite en commission des Affaires économiques pour une belle séquence consacrée à l’examen de deux rapports d’information. Dans un premier temps, les députés Stéphane Travert et Fabien Di Filippo présentent le rapport de la mission d’information sur le secteur coopératif dans le domaine agricole. Animé par les principes de solidarité et de mutualisme, mais aussi par un souci d’efficacité économique, ce modèle coopératif accompagne depuis la fin du XIXe siècle les évolutions dans le secteur agricole en France. Il aide à mettre en commun des moyens de production et à traverser des crises. Cependant, au vu des contraintes de compétitivité et d’une certaine défiance qui s’installe entre les associés coopérateurs et les coopératives, les rapporteurs proposent de moderniser le secteur coopératif agricole. Ils suggèrent, entre autres, de mieux informer les associés coopérateurs, de développer des outils de démocratie de proximité et d’animation territoriale dans les coopératives ou encore de renforcer la place des jeunes et des femmes dans les conseils d’administration.

Ensuite, nous examinons le rapport de la mission d’information sur l’impact de la crise de Covid-19 et les nouvelles mutations du secteur des métiers d’excellence et métiers d’art, présentée par les rapporteurs Barbara Bessot-Ballot et Philippe Huppé. C’est sur ce deuxième rapport que j’interviens au nom du groupe MoDem. Les métiers d’art et d’artisanat constituent en effet un secteur important pour notre économie qui a dû relever des défis de taille depuis le début de la crise sanitaire et économique. En réaction à ces difficultés, les rapporteurs proposent, en autres, de soutenir d’avantage les collectivités locales qui aident les professionnels de ce secteur, par exemple en mettant à leur disposition des locaux commerciaux vacants, ce qui contribue aussi à la redynamisation de nos centres-villes. Par ailleurs, les rapporteurs préconisent de multiplier les offres de tourisme des savoir-faire afin de contribuer au rayonnement de nos talents et de nos territoires. Je salue ces recommandations et suggère de créer un label touristique spécifique pour appuyer cette dynamique en faveur des territoires qui soutiennent les métiers d’arts et d’artisanat. En outre, j’interroge Mme Bessot-Ballot et M. Huppé sur les derniers développements en matière de formation professionnelle dans ce secteur d’activité : si nous pouvons nous féliciter d’une hausse de 20 % du nombre d’apprentis dans les métiers d’art entre 2017 et 2020, cette augmentation est loin derrière la dynamique générale en matière de formation professionnelle. Celle-ci peut se targuer d’une progression de 45 % du nombre de contrats d’apprentissage signés sur la même période. Il nous reste donc du travail à faire pour rendre plus attractifs les métiers d’art et d’artisanat.

Dans l’après-midi, je mets la dernière touche à mon rapport sur les instruments de défense commerciale de l’Union européenne qui sera présenté à la commission des Affaires européennes mercredi prochain.

En début de soirée, je reçois les premiers exemplaires imprimés du livre que j’ai voulu écrire pour mettre des mots derrière ce premier mandat.  De A à … Z, ma vie de députée du Pas-de-Calais.  J’y ai travaillé avec mon équipe depuis l’été dernier.  9 mois de travail pour un bébé de 216 pages.

Jeudi 17 février

Ce matin, en commission des Affaires économiques, nous auditionnons François Jacq, administrateur général du Commissariat général à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), que le président de la République envisage de reconduire dans ses fonctions.

Je participe ensuite à un déjeuner-débat organisé par l’association « la table française » autour de Franck Riester, ministre délégué chargé du Commerce extérieur et de l’Attractivité, à l’école de la gastronomie Ferrandi.  Nous échangeons sur l’export et l’attractivité de l’économie française ainsi que sur l’impact de la gastronomie française sur notre balance commerciale.

Retour en circonscription fin de journée.

Vendredi 18 février

Visite de l’Ehpad Saint Camille à Verquin - association à but non lucratif - pour échanger non seulement avec M. Chevalier, président du conseil d’administration et Mme Yvard, directrice, mais également avec les résidents et les soignants.

J’ai pu ainsi terminer un tour de l’ensemble des Ehpad de la circonscription.

Justement le Ségur 3 vient de donner un peu d’oxygène : la prise en charge par les départements va s’accroître ; le prix de la journée va atteindre 58 euros ; c’est une petite amélioration mais c’est encore insuffisant il faudrait qu’il atteigne la moyenne nationale, soit 60 euros ; cela permettrait à l’ephad d’investir, notamment pour financer l’isolation et faire des économies d’énergie. Je milite pour une politique nationale de l’aide aux seniors et donc pour un prix plancher uniforme dans tous nos départements.

Rdv à la permanence parlementaire : Sébastien Kerckhof, très actif avec l’association du Mont Sans Pareil, accompagne un habitant pour une intervention, notamment sur un problème de logement ;

Puis je reçois M Belhadri, ancien directeur du service jeunesse de la ville de Béthune, maintenu actuellement en « surnombre » dans les effectifs, et donc sans activité… 

Samedi 19 février

Le matin à la Tannerie , salle de réunion du quartier Catorive, je rencontre des cyclistes de l’association « tri-bike Robecquois »  et leur président Rudy Galien, qui m’expliquent leur projet « TBR ». Je suis toujours admirative de la capacité d’engagement qu’on connait sur notre territoire.

L’occasion aussi de tester si le but de mon livre est atteint et si l’accueil est positif.

Puis je vais à la rencontre des amateurs de jeux vidéo, de rétro gaming, de flippers, de baby-foot, de cosplay...  qui se sont donnés rendez-vous à la salle Olof Palme, de Béthune pour cette seconde édition du vintage gaming days. Un très beau succès pour les organisateurs. Bien évidemment cela me renvoie à ma jeunesse et aux innombrables parties de Baby-foot au café de Georges Bout, rue Sadi carnot, quand mon père jouait  pour de vrai, dans les buts du Stade béthunois !

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