Ma vie de députée

Marguerite Deprez-Audebert

Lundi 10 mai

Première réunion (en ligne) consacrée à la Conférence sur l’avenir de l’Europe qui vient de démarrer et à la consultation publique visant à permettre aux citoyens européens de se prononcer sur l’Europe et d’exprimer leurs attentes. Organisé par le groupe Renew Europe du Parlement européen, ce temps d’échange nous permet à nous, parlementaires de la majorité présidentielle de dialoguer avec nos collègues au niveau de l’UE sur cet exercice de démocratie participative inédit à l’échelle européenne.

Je vous invite d’ailleurs à vous exprimer sur une plateforme en ligne sur différents sujets (climat, santé, emploi, numérique, etc.) et à participer ainsi aux travaux de la Conférence : https://futureu.europa.eu/?locale=fr

Suit un échange avec le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, pour faire le point sur la réforme de la nouvelle Politique agricole commune (PAC) de l’Union européenne, en vue des négociations qui se tiendront les 26 et 27 mai prochains.  Un sacré enjeu pour nos agriculteurs ; L’enveloppe budgétaire globale est maintenue, ce qui est déjà une victoire mais il y a lieu de gérer au mieux la répartition des fonds.

En début de soirée, nous échangeons avec la ministre déléguée chargée de la Ville, Nadia Hai, sur les politiques et projets menés par l’État pour soutenir les acteurs de l’éducation et du milieu associatif dans nos quartiers.

Mardi 11 mai

Quel plaisir, ce matin, de se plonger le temps d’un vernissage au musée du Louvre -Lens. Un voyage trop bref pour découvrir ces18 œuvres en provenance du musée Branly-Chirac et émanant d’autres continents et venant enrichir la Galerie. Le président martinez est un guide de choix. La directrice Marie Lavendier est heureuse du retour à la vie de son beau musée.

En fin de matinée, je me connecte à la visioconférence hebdomadaire du groupe MoDem qui nous permet de faire le point sur les dossiers législatifs en cours, notamment celui de la prolongation de l’état d’urgence… qui va faire débat le soir !

Mais auparavant il y a les Questions au Gouvernement (QAG). J’interroge le secrétaire d’État chargé des Affaires européennes, Clément Beaune, sur le sommet social qui s’est tenu à Porto le week-end précédent, veille de la journée de l’Europe. La crise actuelle l’a démontré : le modèle social européen a toute sa pertinence, il constitue un filet de sécurité précieux pour les employés et les entreprises qu’on nous envie dans d’autres parties du monde.

Néanmoins, cette prise de conscience est antérieure à la crise du Covid-19. En novembre 2017, l’Union européenne a adopté le Socle européen des droits sociaux qui définit les droits sociaux des citoyens de l’Union au niveau européen. L’actuelle présidence portugaise en a fait une priorité. La future présidence française en fera de même au premier semestre 2022, m’assure M. Beaune.

Dans mon intervention, je souligne la nécessité de passer à des actes concrets maintenant : il s’agit notamment de la directive sur les salaires minimaux en Europe que la France voudra faire adopter sous sa présidence. L’Europe sociale répond au défi de l’égalité et de la justice, mais elle constitue également un levier efficace pour lutter contre le dumping social.

Ensuite, nous poursuivons l’examen du projet de loi relatif à la gestion de la sortie de la crise sanitaire. Après de longs débats et même un petit clash sur un article, le groupe MoDem obtient une victoire importante. Le texte adopté limite au 30 septembre 2021 le régime transitoire de l’état d’urgence sanitaire, un mois plus tôt que la date initialement prévue. Au vu de l’accélération du rythme de vaccination, la date du 31 octobre nous paraît trop lointaine. Avancer d’un mois la fin du régime transitoire, c’est donner une perspective aux Français et montrer que les efforts consentis depuis mars 2020 nous permettront de sortir de la situation le plus vite possible, tout en restant attentifs et vigilants à l’évolution de la situation sanitaire.

Concernant la question de l’ouverture des discothèques, les seuls établissements à subir une fermeture administrative sans interruption depuis le début de la crise, nous nous mobilisons avec plusieurs élus MoDem pour donner une perspective aux professionnels de ce secteur. Avec la mise en place du « pass sanitaire » et le respect de protocoles sanitaires exigeants, nous devons pouvoir être en mesure de permettre aux jeunes et aussi à ceux qui le sont moins de se retrouver sur les pistes de danse, dans un esprit de responsabilité. Le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, annonce une clause de revoyure au mois de juin pour évaluer les conditions sanitaires de réouverture. L’engagement que je porte depuis ma première rencontre avec les représentants de ce secteur il y a plus d’un an commence à porter ses fruits…

Mercredi 12 mai

Ce matin, la commission des Affaires économiques se réunit en présentiel pour procéder à l’examen de la proposition de loi « portant mesures d’urgence pour assurer la régulation de l’accès au foncier agricole au travers de structures sociétaires ». Ce texte vise en bref, à lutter contre l’exploitation ou la possession excessive des terres afin de préserver un modèle permettant le renouvellement des générations.

En début d’après-midi, le groupe d’études « Maladies rares » se réunit sous format numérique pour recenser les actions pouvant mener la France au niveau européen pour lutter contre ces maladies.

Retour à l’hémicycle pour démarrer l’examen de la proposition de loi pour accélérer l’égalité économique et professionnelle. Dix ans après la loi Copée-Zimmermann, ce texte vise à renforcer les mesures (quotas, transparence salariale, lutte contre les stéréotypes) pour réduire les inégalités injustifiées entre les hommes et les femmes dans le monde du travail. J’interviens devant Mme Borne, ministre du Travail, pour souligner le signal fort que nous envoyons en adoptant ce texte. La lutte contre les inégalités entre les femmes et les hommes concerne tous les pays. Il est donc important que la France se montre très volontariste sur ce sujet. Cela nous donnera un mandat de négociation fort à l’approche de la présidence française du Conseil de l’Union européenne. L’enjeu sera d’aboutir à l’adoption de plusieurs textes européens concernant la transparence salariale et la féminisation des conseils d’administration des plus grandes entreprises.

En commission des Affaires européennes, je prends la parole au nom du groupe MoDem à l’occasion de la tenue d’une table ronde sur la politique industrielle européenne. Il s’agit d’un enjeu décisif pour notre emploi, à la fois en termes d’emploi, d’innovation, d’autonomie stratégique et de transition écologique et numérique. Cela est vrai aussi pour nos territoires. En témoigne le projet d’usine de batteries de voitures électriques à Douvrin dans le Pas-de-Calais. Ce site de production permettra, dans le cadre d’un « projet important d’intérêt européen commun » (PIIEC), de soutenir l’emploi et l’innovation dans notre territoire, tout en développant des formes de mobilités propres.

Présentée en mars 2020, la stratégie industrielle a été révisée le 5 mai dernier pour tirer les bonnes leçons de la crise du Covid-19, notamment en matière de résilience, d’autonomie stratégique et de transformation verte et digitale. Dans mon intervention, j’insiste sur le fait que les projets menés au titre de la politique industrielle, tels que les PIIEC, doivent être plus accessibles aux PME tout en ciblant les territoires qui font face à des enjeux structurels. Cela permettrait à l’Europe de réduire ses dépendances vis-à-vis de pays de tiers, en développant le « Made in Europe », et de proposer des perspectives économiques aux habitants et entreprises dans les territoires qui sont confrontés à des problématiques de reconversion et de transition industrielles.

Retour à Béthune dans la soirée… pour le pont de l’Ascension.

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