Ma vie de députée

Marguerite Deprez-Audebert

Lundi 3 mai

Après la réunion d’équipe, en visio, afin d’évoquer les dossiers en cours et l’agenda de la semaine, je me rends au siège des VNF pour un échange avec Thierry Guimbaud, directeur général de Voies navigables de France avec qui je fais un point régulier ; il me présente son adjoint, qui vit désormais à Béthune : Canal Seine Nord, les ports fluviaux, le Contrat d'Objectif et de Performance, la transition énergétique de l’entreprise … de nombreux sujets positifs pour le territoire.

La journée se clôture avec une audioconférence avec M. le Préfet relative au calendrier de déconfinement.

Mardi 4 mai

Arrivée Paris, 8h 10. Pour la réunion de groupe Modem en visio, nous échangeons avec notre invité, Eric Dupond-Moretti, le garde des Sceaux, sur son projet de loi pour la confiance dans l’institution judiciaire qui seront bientôt examinés en séance publique.

Dans l’après-midi, après les Questions au Gouvernement, nous procédons au vote solennel du projet de loi « climat et résilience ». La navette parlementaire va se poursuivre, c’est désormais au Sénat d’examiner ce texte.

Mercredi 5 mai

Mercredi matin, la commission des Affaires économiques se réunit en visio pour examiner l’excellent rapport de mes collègues Christophe Blanchet et Pierre-Yves Bournazel sur la lutte contre la contrefaçon. Il s’agit d’une thématique très importante qui mérite notre attention. Elle touche à la protection et la santé des consommateurs, le droit de la propriété intellectuelle et l’emploi en France. Dans mon intervention, j’identifie la lutte contre la contrefaçon comme un potentiel outil visant à appuyer nos efforts de relocalisation et de réindustrialisation. Si nous voulons soutenir la fabrication de produits sûrs et de qualité en France et en Europe, nous devons mettre un terme au fléau de la contrefaçon. Cela requiert une mobilisation déterminée en matière de politique commerciale et industrielle au niveau national et européen.  Les rapporteurs l’ont bien évoqué.

Lien vers le rapport : https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/rapports/cec/l15b3650_rapport-information.pdf

Je passe l’après-midi et la soirée à l’hémicycle. Dans le cadre de la semaine de contrôle, les groupes politiques ont inscrit plusieurs débats thématiques à l’ordre du jour. Ils nous permettent de poser des questions aux ministres afin d’évaluer les politiques mises en œuvre par le Gouvernement et de faire des remontées du terrain. Les débats de l’après-midi se focalisent sur la réforme de la Politique agricole commune (PAC) de l’Union européenne et la stratégie nationale que va adopter la France dans ce cadre.

Le soir, j’interviens en tant qu’oratrice du groupe MoDem sur la question des aides économiques mobilisées par l’État pour faire face à la crise du Covid-19. Je profite de cette occasion pour alerter Alain Griset, ministre délégué chargé des Petites et Moyennes Entreprises, sur les difficultés que rencontrent les indépendants et les PME en matière d’accès aux aides. Si le soutien public à notre économie a permis de protéger l’intégrité de notre tissu économique, certains problèmes sont à soulever : les incertitudes relatives aux critères d’éligibilité au fonds de solidarité ainsi que l’inadéquation des mécanismes d’indemnité chômage à la situation des indépendants créent de fortes incertitudes auprès de ceux-ci. Par ailleurs, j’attire l’attention du ministre sur le fait que plusieurs établissements à activités mixtes, comme les bars-tabacs, se voient refuser l’accès au fonds de solidarité lorsqu’ils restent partiellement ouverts.

À l’heure de la réouverture de notre pays, je salue la prolongation des dispositifs d’aide mis en place par l’État. Néanmoins, dans les prochains mois, la baisse des aides devra se faire de manière très progressive car tous les secteurs ne pourront pas retrouver le niveau d’activité d’avant la crise tout de suite. Concernant les prêts garantis par l’État, le remboursement de cette dette ne doit pas empêcher les entreprises de redémarrer leur activité. À l’heure actuelle, le Gouvernement mène des négociations avec la Commission européenne sur la prolongation de la durée des prêts. Cet exemple nous montre que la reprise de l’économie dépend aussi d’une coordination réussie entre Paris et Bruxelles.

Jeudi 6 mai

Ce matin, j’assiste à une visioconférence organisée par France Industrie et l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) sur les enjeux de compétitivité et de décarbonation de notre industrie.  Bien évidemment il est question de la loi votée la veille et notamment du titre 7 relatif à la pénalisation potentielle des chefs d’entreprise ayant volontairement (ou le plus souvent involontairement) agi contre l’environnement ; Le terme affreux d’écocide inquiète et je partage

Ensuite, en commission des Affaires européennes, nous nous retrouvons, en visioconférence, avec nos homologues du Bundestag allemand à l’occasion d’une table ronde sur l’intelligence artificielle (IA). La Commission européenne a récemment publié une proposition législative sur l’IA : cette technologie peut faciliter nos échanges numériques et améliorer les processus de fabrication industrielle en Europe, grâce au stockage et à l’analyse des données. Cependant, elle nous met également devant des défis juridiques et éthique d’une grande ampleur, par exemple en matière de protection des données. Ma prise de parole au nom du groupe MoDem porte sur l’interaction entre le développement de notre industrie et celui de l’IA.

Les données industrielles alimentent l’IA et celle-ci permet à notre industrie de proposer des biens et services nouveaux, que ce soit dans le domaine de l’automobile, l’industrie manufacturière, l’agriculture ou le tourisme. Pour maximiser les bénéfices que nous pourrons tirer de cette vague d’innovation numérique, j’insiste sur l’accessibilité des données pour les PME. Elles représentent le socle de notre économie et ne doivent pas être exclues des avantages que présentent les technologies de l’IA. Celles-ci ne doivent pas rester entre les mains d’un petit nombre de grands groupes. De la même manière, nous devons développer davantage d’infrastructures numériques européennes. Si nous continuons à utiliser des technologies développées en Amérique ou en Asie, nous resterons dépendants vis-à-vis de ces acteurs, alors que la transition numérique doit, au contraire, renforcer l’autonomie stratégique de l’Europe.

En début d’après-midi, je présente mes activités au sein de la commission des Affaires européennes à une étudiante qui mène un travail de recherche sur ce sujet à l’université de Maastricht.

Les auditions se poursuivent en commission des Affaires économiques. Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, et Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État chargé du Tourisme, des Français à l’étranger et de la Francophonie, viennent nous informer des modalités de réouverture du pays. Au nom de mon groupe, j’interroge M. Lemoyne sur la situation du secteur du tourisme : la baisse des aides économiques au titre du fonds de solidarité dès le mois de juin doit se faire très progressivement pour accompagner autant que nécessaire les entreprises dans l’hôtellerie, la gastronomie, la culture et l’événementiel. Si l’épidémie devait reprendre, l’État va devoir être au rendez-vous pour aider les professionnels de ces secteurs.

Je souligne également que le tourisme est un secteur économique qui repose sur la certitude. En temps normal, les clients réservent leurs voyages plusieurs semaines et mois en avance. Il faut donc leur donner de la sécurité juridique, car l’hésitation reste forte à cause de la situation sanitaire. À l’heure de la réouverture des terrasses dès le 19 mai, nous devons éviter une pénurie de personnel dans les bars, restaurants et cafés. C’est pour cela qu’il est nécessaire de développer une stratégie vaccinale ou sanitaire pour les personnes qui travaillent dans ces secteurs, en contact direct avec les clients. Beaucoup de Français, notamment les jeunes et les étudiants, dépendent de ces emplois saisonniers dans les régions touristiques. Nous devons donc garantir de conditions de travail adéquates au regard de la situation sanitaire.

Le 9 juin, la France mettra en place le « pass sanitaire » et rouvrira ses frontières aux touristes étrangers munis d’un tel certificat. Il est nécessaire que la France se coordonne avec ses voisins européens sur la date de la mise en place du « pass sanitaire » pour que nous ayons une approche commune, permettant aux citoyens détenteurs de ce document de voyager en Europe et de venir en France.

Visio conférence avec M. le Préfet et l’ARS relative à la campagne de vaccination dans le département.

Vendredi 7 mai

J’accueille à Béthune mon collègue Jean-Noël Barrot dans le cadre de sa mission parlementaire et la 11ème étape de son Tour de France du rebond économique, avec Mme la Sous-Préfète, Chantal Ambroise. Un programme intense lui est réservé.

Visite de l'entreprise FLO EUROPE, spécialisée dans la fabrication de gobelets, avec son dirigeant Eric Le Bihan. La société soutenue par France Relance a entrepris une mutation du plastique au carton en un temps record.

A la rencontre de KY PLAST, société experte en chaudronnerie et tuyauterie, avec ses dirigeants Karine Glaçon et Yan Was. L'entreprise a développé des stations autonomes de retraitement des eaux et des déchets à partir d'anciens containers. Initialement basée à Barlin, elle vient d’arriver sur la remarquable zone industrielle de Ruitz

Participation à la table ronde organisée avec les acteurs de l'emploi mobilisés pour la reprise du site Bridgestone qui a fermé ses portes ce lundi et le replacement des salariés.

Visite de l'entreprise Atlantic avec son dirigeant Olivier Roger. Leader européen du confort thermique, la société connait une croissance importante, soutenue par les dispositifs PAC (pompe à chaleur) 1€ et Ma Prim’ Renov.

Enfin, réunion à Douvrin au Siziaf, avec les dirigeants d’ACC, porteurs du projet de Gigafactory pour la production de batteries électriques made in Hauts-de-France !

Samedi 8 mai

Commémoration restreinte de la Journée du souvenir et de la réconciliation, suite à la victoire contre le nazisme du 8 mai 1945. Côté météo, on se croirait plutôt le 11 novembre. La sous-préfète lit le message de la ministre.

Deux représentantes de la promotion des Benjamins de l’histoire participent !

En cette veille de la Journée de l’Europe, il est important de parler de réconciliation grâce à laquelle nous vivons en Paix avec nos voisins depuis 76 ans !

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