Ma vie de députée

Marguerite Deprez-Audebert

Lundi 15 mars

Retour matinal de Paris à Béthune, après un week-end au cours duquel ont été examinés plus de 1000 amendements.

Après une réunion avec l’équipe parlementaire, je reçois une journaliste de France culture qui consacre sa semaine à l’après Bridgestone : l’histoire du site et de l’entreprise, les conséquences de la fermeture sur le territoire et l’avenir des salariés et du site industriel.

Mardi 16 mars

Départ pour Paris et la réunion hebdomadaire du groupe MoDem qui annonce le début de ma semaine parisienne, principalement consacrée, comme la précédente à la poursuite de l’examen du projet de loi « climat et résilience ».

Après avoir participé à la campagne de photo « Free Navalny » pour la libération de l’opposant politique russe Alexeï Navalny qui est détenu arbitrairement dans une colonie pénitentiaire russe, direction l’hémicycle, comme désormais chaque deux semaines, Covid oblige, pour les questions au Gouvernement.

Cette séance est suivie du vote solennel sur le projet de loi constitutionnelle, qui vise à compléter l’article 1er de la Constitution par la phrase suivante : « Elle (la France) garantit la préservation de l’environnement et de la diversité biologique et lutte contre le dérèglement climatique ». Pour que le texte puisse être soumis au référendum, ce qui correspond à une promesse du président Macron, suite à la convent ion citoyenne pour le climat, il doit être adopté dans les mêmes termes par le Sénat. Or, tout comme à l’Assemblée, plusieurs voix au sein du Sénat se sont déjà élevées afin de s’opposer contre l’emploi du verbe « garantir » dans le contexte de la protection du climat… craignant un risque de judiciarisation.  Mais je n’imagine pas le Sénat refusant aux citoyens de France le droit de s’exprimer sur cet engagement environnemental, très fort il est vrai.

En fin d’après-midi et en soirée retour à la commission spéciale chargée de l’examen du projet de loi « climat et résilience ». Je fais une pause pour participer au Bureau exécutif du MoDem.

Mercredi 17 mars

Journée et soirée « commission spéciale. Nous progressons ; si le titre du projet de loi peut faire sourire car peu accessible, les six chapitres qui le composent ont le mérite d’être intelligibles et clairs : consommer, produire et travailler, se loger, se déplacer, se nourrir et enfin protection judiciaire de l’environnement.

Jeudi 18 mars

Ouverture par le Président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, du colloque « Europe Urgence, Europe Espoir », organisé par la commission des Affaires européennes. En la présence (par visio) du Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, la matinée est consacrée aux questions géopolitiques.

En com spé, nous avons attaqué » le chapitre 5 se nourrir. Lors de l’examen de l’article 64 du projet de loi, je suis intervenue afin de rappeler l’importance de faire converger nos efforts climatiques en France avec les politiques menées au niveau de l’Union européenne. Plus concrètement, il s’agit, par exemple, de la lutte contre la déforestation importée que cet article souhaite intensifier en facilitant le partage des informations entre le ministère de la Transition écologique et les autorités douanières en France.

Cependant, des produits à fort impact sur la déforestation, comme l’huile de palme, transitent souvent par d’autres Etats de l’Union européenne, avant d’arriver sur le marché hexagonal. Par conséquent, il est difficile de tracer l’origine exacte de produits afin de mesurer leur impact précis sur la déforestation. C’est la raison pour laquelle je continue à plaider pour porter cette thématique au niveau européen : nous constituons un marché unique de plus de 450 millions d’habitants. Il est important que nous mettions le poids démographique et commercial de l’Europe au profit de la lutte contre la déforestation. La révision de la politique commerciale de l’Union qui a été entamée récemment est l’occasion de mettre en avant cet objectif.  Donc en résumé, si cet article 64 est nécessaire, il sera insuffisant.

Le Gouvernement français s’est saisi de la problématique de la déforestation au moment de l’examen de l’accord de libre-échange entre l’UE et le MERCOSUR (le marché commun de l’Amérique du Sud). Selon la position exprimée par l’exécutif début mars, la France exige des garanties concrètes fiables sur ce point avant de ratifier l’accord… Un bon signe à l’horizon de la présidence française du Conseil de l’Union européenne au premier semestre 2022.

Reprise en début d’après-midi du colloque « Europe Urgence, Europe Espoir »  Les échanges avec Magali Vaissière, ancienne directrice des télécommunications et des applications à l’Agence spatiale européenne, et mon collègue député Cédric Villani, président de l’Office parlement d’évaluation des choix scientifiques et technologiques à l’Assemblée nationale, ont surtout porté sur l’innovation technologique et le progrès scientifique au service de la transition écologique.

Le renforcement de la coopération scientifique et technologique au niveau européen est indispensable. La pandémie de Covid-19 et l’urgence climatique ne font que souligner ce constat. L’Europe peut s’inspirer de sa coopération réussie dans le domaine de l’espace (programmes Galileo et Copernicus) afin de faire avancer la recherche dans des domaines-clés comme l’hydrogène vert et l’intelligence artificielle.

Entre deux, visioconférence du groupe d’études « Voies navigables et transports multimodaux – canaux » avec le directeur de Voies navigables de France (VNF) Thierry Guimbaud. Un temps d’échange très intéressant qui a permis de mieux comprendre les avantages des transports fluviaux : l’eau permet souvent d’accéder directement au cœur de grandes villes (qui se sont construites autour de fleuves, rivières et canaux). Béthune lui doit son développement au moyen âge. Le développement du fret fluvial doit ainsi s’insérer dans des stratégies de mobilité multimodale et bas carbone. De plus, lorsqu’il est question des poids lourds, le fret fluvial peut se targuer d’un bilan carbone favorable car il permet une forte massification des biens sur les barges.  C’est ce qui a justifié l’investissement de 7, 5 millions d’euros pour l’extension du port industriel en bord à canal, près de la zone industrielle Washington.

La logistique fluviale est non seulement un acteur du transport vert de l’avenir. L’eau peut aussi faire vivre un grand nombre de secteurs économiques dans les territoires : transports, tourisme, loisirs, énergie, …

Ces efforts doivent évidemment s’insérer dans un cadre européen afin d’améliorer la circulation des biens, de développer des infrastructures et de baisser nos émissions de gaz à effet de serre. Notre région des Hauts-de-France occupe une place stratégique dans le développement des échanges et infrastructures fluviales au niveau européen. Ainsi, l’Union européen apporte un soutien financier considérable au projet du « Canal Seine Nord ». 

Fin de l’examen, à 1h00 du matin, du projet de loi « climat et résilience » en commission spéciale. Le texte sera débattu à l’hémicycle à partir du 29 mars.

Vendredi 19 mars

La table ronde « Europe Urgence, Europe Espoir » se termine. Les échanges du vendredi matin, en la présence de mon collègue du MoDem, Jean-Louis Bourlanges, président de la commission des Affaires étrangères à l’Assemblée nationale, et du secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes, Clément Beaune (par visio), sont consacrés aux enjeux institutionnels de l’Union européenne.

Le soir, conseil national du Mouvement démocrate en visio ; près de 300 présents !

 

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